Visite de ces sommets secondaires des crêtes du cirque d’Estaubé, l’occasion de se remémorer les bons souvenirs de la première visite de ces lieux et parcourant le cirque en long, en large et en travers.
Date : 2023/06/17
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 25 km
Dénivelé positif : 2100 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 5h15 pour le pic de Larrue dont 2h15 pour le pic de la Canau.
Temps de descente : 1h15
Conditions et commentaires : beau puis orageux.
Difficultés : jonction entre pic de la Hosse et pic de Larrue : pentes raides, petite escalade.
Accès : lac des Gloriettes (route fermée l’hiver, voir inforoute65)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Finalement, cette sortie pourrait presque représenter deux itinéraires en une seule : d’abord le pic de la Canau pour aller parcourir le secteur peu visité du port Bieil, au bout d’un vallon étriqué et ne présentant pas d’accès facile côté espagnol. Le deuxième : les sommets plus herbeux dans le prolongement du célèbre Piméné et lieux de villégiature estivale des troupeaux avec les brebis en haut et les vaches plus bas. Longue remontée de la vallée d’Estaubé jusqu’à la cabane homonyme puis jusqu’au pla d’Ailhet, situé au centre du demi-cercle régulier que forment les sommets frontaliers. À vue, je m’élève dans les pentes herbeuses parfois raides sans rejoindre le torrent. La vue prend de plus en plus d’ampleur, notamment vers le pic Rouge de Pailla et les pics d’Astazou. Je croise quelques traces de bête mais aucun sentier. Après un petit replat, un nouveau ressaut raide à proximité du torrent encaissé me permet de rejoindre la dernière combe constituée d’un vaste pierrier. C’est sec et les pierres brillent sous les rayons du soleil. Un modèle du genre ! Sans rejoindre le col, je monte en diagonale pour rejoindre la crête un peu plus haut. Après un passage plus raide (quelques cairns), je parviens à l’antécime puis au sommet principal tout proche. La vue est très belle vers le Mont Perdu. Je redescends plus ou moins par le même itinéraire en tâtonnant un peu pour passer la zone la plus raide.
Sans aller jusqu’au pla d’Ailhet, je repère une sente bienvenue qui traverse à niveau l’ensemble des contrepentes du cirque d’Estaubé jusqu’à la bifurcation des chemins de Tuquerouye et de la hourquette d’Alans. Le pic de la Hosse n’est pas tout proche et nécessite une loooongue traversée qui consiste finalement à redescendre le vallon d’Estaubé mais un étage plus haut. Sur le net, j’avais repéré la veille un itinéraire que je n’ai pas du tout suivi car il aurait fallu monter entre Piméné et pic de la Hosse. J’improvise donc en rejoignant la base de la crête E, très bien identifiable. Elle se remonte sans problème jusqu’à un ressaut plus marqué s’évitant brièvement sur la gauche par une courte pente raide. Le sommet s’atteint ensuite très rapidement. La vue vers Gavarnie est partiellement masquée par le Piméné mais elle est parfaitement dégagée vers l’O avec le glacier d’Ossoue encore bien blanc.
Jusqu’au pic de Larrue, la crête est un peu plus délicate et la description (en sens inverse) de Philippe Quéinnec est, comme d’habitude, très précise. Pour rejoindre le col suivant occupé ppar les brebis, je reviens un peu en arrière sur la crête E pour descendre un couloir facile. Ensuite, je suis le fil ou légèrement en contrebas jusqu’au pied d’un ressaut impressionnant et infranchissable. Il s’évite par une pente raide versant O, exposée sur une dizaine de mètres. Après avoir longé les falaises, il faut continuer versant O pour contourner une barre et remonter raidement dans du terrain décomposé jusqu’au pied du dernier ressaut. La zone semble gorgée d’eau avec de petits trous béants ici et là et ne donne pas envie de s’y attarder. Tenté un instant par poursuivre sur sur le fil, je renonce car le premier ressaut sera trop difficile à désescalader si la suite est trop délicate. Cette fois-ci, l’évitement se déroule versant E par un court mais impressionnant passage ; un pas de Gerbats en miniature. Descendre prudemment pour rejoindre une vire étroite mais facile qui traverse deux entonnoirs. Avec la perspective, la vire semble inexistante vue d’en haut mais prend davantage de consistance une fois les pieds dessus. Peu après, avant d’être à l’aplomb du sommet, une pente herbeuse raide rejoint le fil au pied d’un dernier ressaut. Les blocs en équilibre ne sont guère inspirants et je me fais léger durant le court évitement versant E.
Au sommet du pic de Larrue, l’ambiance orageuse est bien présente avec une cellule imposante arrivant par le NO. La voie normale de descente est difficile à décrire précisément : elle reste d’abord sur la crête N puis emprunte une succession de combes herbeuses avant de bifurquer vers le N pour rejoindre la vaste banquette où se trouvent plusieurs très belles granges. Depuis le sommet, les granges paraissaient proches et j’ai hésité quelques instants à descendre droit devant. Au regard du terrain vu d’en bas et à la lecture de la carte a posteriori, heureusement que je ne suis pas passé par là. Quelques gouttes commencent à tomber et le tonnerre se fait de plus en plus proche. Je l’avoue, le projet initial était de terminer par le petit Gabiédou mais la météo en veut autrement et ne me fait pas hésiter une seconde. Des seaux d’eau s’abattent ensuite alors que je quitte le lac des Gloriettes. Plus haut, beaucoup ont du être trempés vu le nombre de voitures restantes au parking !