Itinéraire parfois peu skiant, notamment sous l’estany de Gerber, mais valant à coup sûr la visite pour profiter de cet environnement somptueux propre au massif d’Aïguestortes.

Date : 2024/03/17
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 15 km
Dénivelé positif : 1100 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h
Temps de descente : 1h45
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : col d’Amitges pouvant être délicat suivant les conditions.
Accès : télésiège (1900 m) de la Bonaigua
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

Commençons par un conseil pour cet itinéraire : au lieu de stationner au niveau du télésiège (1900 m environ) comme nous l’avons fait, il est préférable de continuer à descendre deux kilomètres environ pour s’arrêter sur une petite aire de stationnement en bord de route. Il y a une centaine de mètres de dénivelé supplémentaires largement rentabilisée par l’absence de traversée au retour grâce à la descente directe vers la route.

Après être passé sous le pui de les Ares et son long couloir central, pénétrer dans le vall de Gerber c’est découvrir un univers idyllique fait de blocs de granit, pins tortueux et crêtes découpées que nous sommes contents de faire découvrir avec Lucille. Après une chute de neige, l’endroit doit être absolument féérique. Lors de notre passage, les conditions sont printanières : neige ressaisie et température très douce. Au lieu de rester dans le fond du vallon pour rejoindre l’estany de Gerber, nous suivons une trace qui s’élève légèrement rive droite.

Vall de Gerber

Cheminement agréable face aux sévères pics de Locampo et de Séros, et parcours ombragé ayant l’avantage de soulager les coups de soleil de la veille. Après avoir surplombé l’estany de Gerber, traversée de l’estany Llong avant de passer à proximité l’estany Redó puis rejoindre le refuge Gerber Mataró (2460 m). C’est une boîte de conserve orange perchée sur un promontoire au centre du vallon. Nous y retrouvons les deux français salués au parking le matin et prenons une pause face à la crête sévère des pics de Bassiero et d’Amitges dont le versant N abrite de beaux couloirs.

Une courte descente sous le refuge nous permet de traverser l’estany Negre de Dalt et suivre l’excellente trace menant au coll de l’Estany Gelat (2585 m). Tandis que Vivien part nous attendre au col dels Tarters (celui entre les puis de Gerber et les aiguilles de Saboredo), nous montons vers le col d’Amitges en observant l’aiguille de Saboredo, sommet isolé au-dessus de l’estany Gelat et donc différent des aiguilles homonymes situées plus au N. L’accès hivernal semble raisonnablement possible. Bien que cette montée soit surtout motivée pour descendre la jolie combe N vers l’estany Gelat, nous faisons un saut rapide au pic d’Amitges ; plus précisément à l’antécime située une centaine de mètres avant afin de gagner un peu de temps car la journée est déjà bien avancée. Même si elle est partiellement masquée vers l’E par le pic de Bassiero légèrement plus dominateur, la vue est immense et somptueuse. Je suis toujours autant fasciné par toutes ces pointes au S du massif d’Aïguestortes et rêverait de dévaler les pentes jusqu’au refuge d’Amitges visible en contrebas.

Entre le col d’Amitges et l’estany Gelat face à l’aiguille de Saboredo

Nous chaussons à proximité de la tuqueta de Saboredo pour une belle descente dans la combe N jusqu’à l’estany Gelat que nous traversons pour repeauter jusqu’au col dels Tarters, non nommé sur la carte. Je lui attribue ce nom par rapport à l’appellation du vallon indiquée sur les cartes IGN et ICGC. Les aiguilles de Saboredo, canines aiguisées de granit, sont impressionnantes. Le début de la descente est évident puis les traces nous ont aidé car il peut y avoir une ambiguïté : il faut traverser le torrent au niveau du bosquet de pins pour faire une traversée à gauche et rejoindre une courte pente raide. En prenant un peu d’élan, Lucille rate son entrée sur l’étang avec un bruit d’impact inquiétant sur la glace. Finalement, plus de peur que de mal : un peu sonnée et deux gros hématomes sur les genoux.

Après la traversée de l’étang, la suite de la descente est un peu plus laborieuse en raison des pentes douces, des légères remontées et de la neige molle, surtout pour Vivien qui est en splitboard. Je prends donc un peu d’avance pour aller chercher la voiture au télésiège et me garer plus bas sur la route pour permettre aux quatre compagnons du jour d’éviter la traversée. En ce milieu d’après-midi, le soleil a basculé derrière la crête, nous soulageant de ses coups de massue reçus durant les trois jours de ski de la semaine. Fatigué certes mais une seule envie, y retourner !