Une formidable traversée qui est déjà un grand souvenir de montagne : des grandes estives del Verde, à la proximité de la sierra de Tendeñera en passant par la vue sur le Vignemale puis à l’univers granitique du secteur de Brazato pour terminer par un joli chemin en balcon au milieu des pins jusqu’au refuge de Bachimaña.
Date : 2024/09/16
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 29 km
Dénivelé positif : 2600 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 6h45 jusqu’au pico Brazato dont 2h30 jusqu’à la punta Chornaleras.
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : quelques pentes raides, lecture et très long hors-sentier.
Accès : piste del Verde (piste barrée, vaste parking)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Premier jour d’une grande boucle par certains des sommets autour de Panticosa. Aujourd’hui, l’objectif est de visiter cette longue crête sauvage et assez confidentielle reliant le collado de Tendeñera aux sommets granitiques de Brazato en essayant d’arriver à l’heure pour le repas au refuge de Bachimaña. La journée débute par la longue piste del Verde, barrée dès le parking. Un train touristique pouvant faire office de taxi la parcourt durant l’été. Elle est en très bon état pour un VTT et même un gravel.
Après une montée et quelques lacets, la piste fait une longue traversée avant de bifurquer vers le sud dans la vallée de la Ripera. Quitter la piste à cet endroit (panneau pour l’ibon de Catieras) en suivant le bon sentier passant sous le dedo de Yenefrito, bon repère visible depuis longtemps. Passage au cuello de Yenefrito (1791 m) puis à la cabane homonyme où les isards ont remplacé les troupeaux. Peu après, à la confluence des deux torrents, l’ibon de Catieras serait tout proche par le sentier. Or, pour rejoindre la punta Chornaleras je remonte le long vallon vers le S qui n’apparaît qu’au dernier moment. Il y a quelques sentes d’animaux sur ce terrain est facile et peu pentu. Sans aller à la collada Chornaleras, j’entame une diagonale ascendante vers la crête S de la punta Chornaleras face au pico Tendeñera et à la peña Otal non loin. Un grand troupeau déambule et seules les cloches percent le silence qui va m’accompagner durant ces quelques heures de montagnes russes.
Après le puerto de Ordiso (2557 m), la montée au pico Mallaruego nécessite un court crochet par l’E dans du terrain raide jusqu’au sommet nommé sur la carte IGN. Toute proche, la pointe plus élevée semble farouche mais elle s’atteint assez facilement par l’autre versant en longeant les parois jusqu’à l’aplomb du sommet. La vue est merveilleuse vers le Vignemale et les dalles de Labassa.
La descente au collado de Fenes (2499 m), situé au-dessus de l’ibon de Mallaruego, est facile. Puis, le terrain devient bien plus raide pour atteindre la peña Ferreras. Je suis monté directement dans la face de gispet et de rochers. Je doutais sur le haut mais il y a un point de faiblesse peu visible depuis le bas. Un autre étang fait son apparition : l’ibon de Catieras. Par contre, je n’ai pas tenté la montée directe au pico Ferreras : rocher guère inspirant et le haut paraît vraiment raide. Je longe le versant E dans un pierrier pénible pour remonter des pentes raides de gispet à proximité de la crête E. Dans l’axe du Vignemale, le large vallon d’Espelunz est magnifique. Son herbe jaunie lui donne des allures de steppes lointaines. Quelques vautours tournoient et des isards détalent. J’en ai aperçu des dizaines et des dizaines tout au long de la journée.
Sur le fil ou à proximité, la descente au collado de Espelunz (2443 m) est facile. Il aurait plus élégant de poursuivre sur la crête mais comme je souhaite aller au pico Catieras, je vais dans la combe pour traverser et rejoindre le sentier (alleluia) qui monte au collado de Catieras (2511 m). Aller-retour facile au pico Catieras et une sente est également présente pour aller au pico Baldairan, où la transition vers le granit s’opère. Plus haut, la vue y est plus intéressante. Le soleil a tourné et le massif de Gavarnie est désormais plus à son avantage.
La bascule vers le vallon de Brazato est imminente, signe qu’un bon bout de chemin a été parcouru depuis le début. La crête est un peu découpée jusqu’au collado Piniecho mais ne pose pas de problème en passant de part et d’autre du fil. La voie normale du pico de Serrato passe par sa crête N mais je tente depuis le coup depuis le col. Après une première partie sur le fil, j’escalade une dalle (II ou III selon le cheminement) puis retrouve la crête. L’autre versant est désormais facile jusqu’au sommet.
J’entends quelques voix et découvre qu’un groupe est en train d’arriver à la peña del Brazato. Je reviens au col par le même itinéraire puis rejoins le versant N de la peña del Brazato. Un itinéraire cairné remonte le raide versant N où je croise le groupe en train de descendre. Gare aux chutes de pierres si vous êtes plusieurs, j’ai d’ailleurs attendu qu’ils soient hors de portée avant de continuer. Il faut poser les mains sur les derniers mètres pour rejoindre le sommet aérien où tous les versants sont raides. Inutile d’essayer de suivre la crête vers le pico Brazato, elle plonge brutalement.
De retour sous le sommet, il faut traverser un pierrier puis remonter au plus facile jusqu’au pico Brazato, un autre belvédère de choix vers le Vignemale, que j’aperçois pour la dernière fois. Du hors-sentier facile amène à l’embalse de Brazato que je longe par la gauche (cairns) jusqu’au petit barrage. La vue est toujours admirable vers le secteur du Garmo Negro. Le sentier balisé en rouge et blanc est rude et rocailleux. Au niveau d’un replat, il croise une conduite qui file vers le N. Un sentier balisé par des points rouges suit cette conduite : le cheminement est très beau et plat, ce qui n’est pas pour me déplaire. Il passe par deux courts tunnels et à proximité d’un abri en béton abandonné.
Après s’être éloigné de la conduite, une inscription sur un rocher permet d’emprunter la bonne direction avec le balisage rouge. Je remonte légèrement pour traverser le barranco de Lavaza. Le refuge est désormais en vue sous les rafales qui m’auront accompagné une bonne partie de la journée. Je suis content de trouver la chaleur réconfortante du refuge de Bachimaña. Il est ouvert toute l’année et doit être une vraie usine certains soirs. Accueil sympa et efficace. Il y a une trentaine de personnes et le repas se déroule dans un mélange assourdissant de conversations. Il faut vraiment que je continue à apprendre l’espagnol.