Très belle journée où les sommets visités sont surtout un prétexte pour découvrir le vieux chemin des mines de Mallo Ruego qui s’élève dans les entrailles du versant sud du pico de Barrosa.

Date : 2024/10/05
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 18 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h45
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : courts passages raides et exposés entre pico de Barrosa et peña las Alicas.
Accès : hospital de Parzan
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

Quelques semaines après les intempéries ayant provoqué la fermeture momentanée du tunnel de Bielsa, la route est désormais rouverte. Le village d’Eget porte encore les stigmates des crues de même que le lit du rio Barrosa, qui est totalement défiguré. C’est une journée que nous passons en groupe en faisant découvrir le cirque de Barrosa de manière insolite. Le kilométrage du jour était suffisant et nous n’avons pas pris l’option longue en rentrant par le camino de las Pardas. Il faudra que j’aille voir ; il s’est déjà dégradé, et s’il devenait un jour impraticable ? À l’entrée du cirque de Barrosa, le torrent n’est qu’un immense champ de blocs si bien que le début du chemin des mines de Mallo Ruego n’est pas facile à trouver. Il faut repérer la bifurcation menant au captage, traverser le torrent puis les éboulis et rejoindre la forêt de pins avec un cairn à la lisière.

L’histoire des mines de Mallo Ruego est expliquée sur l’excellent site de Pierre Carrière, de même que l’accès au pico de Barrosa par cet itinéraire (itinéraire n°3). Le sentier est balisé en bleu et s’élève d’abord rudement sous les pins, rive gauche du barranco de Mallo Ruego. À notre passage, des isards peu farouches s’éloignent lentement. Puis, quelques murets font leur apparition, vestiges de l’aménagement réalisé par les forçats qui montaient là-haut extraire le minerai. Il faut parfois prendre quelques secondes pour suivre le sentier qui s’efface brièvement sous les aiguilles et les pommes de pin. La sierra de Liena nous fait face avec la punta Ruego au centre. Vers 2100 m, le sentier traverse le barranco où un rocher est marqué d’une flèche bleue qui est la dernière trace de balisage. L’itinéraire reste évident et quelques cairns jallonnent la montée facile. Nous passons près d’anciennes installations de pylônes. Plus haut, l’itinéraire oblique franchement vers l’O pour rejoindre la crête vers 2600 m. Occupé par une harde d’une vingtaine d’isards, le pico de Barrosa s’atteint facilement.

Le long du barranco de Mallo Ruego

Le long du barranco de Mallo Ruego

Avec Lucille, nous faisons un aller-retour rapide à la peña las Alicas, sommet multicéphal sans vraiment d’intérêt situé juste à l’E du pico de Barrosa, en utilisant le retour de P.Quéinnec. D’abord facile, la descente au collet suivant nécessite ensuite de descendre versant N sur une vire un peu exposée en rochers rouges. Ensuite, la montée à la pointe suivante est facile mais la descente nécessite une courte désescalade là aussi un peu exposée. Après un autre passage sur le fil en mauvais rocher, le sommet central s’atteint sans problème. Nous rebroussons chemin pour ne pas trop faire attendre les copains et prenons une bonne pause au sommet. Belle vue vers les massifs du Schrader, des Posets, et de Suelza. Le Mont Perdu, bien saupoudré, dépasse à peine. Vers le port de Barroude, dominé par le pic de Troumouse, le gispet jauni contraste avec les sombres éboulis.

Port de Barroude et pic de Troumouse

Port de Barroude et pic de Troumouse

La descente vers le fond du cirque de Barrosa et sa cabane adossée à un immense rocher se déroule sur un excellent sentier. Avant de basculer du port de Barroude, nous portons un regard émerveillé vers les lacs de Barroude dont le principal a une jolie couleur émeraude. Après l’embranchement du camino de las Pardas, la lumière change doucement sur les vastes lacets parcourant ce versant, praticable également à ski. Après la cabane, une partie du chemin a été emportée par les crues, permettant d’imaginer la violence de l’épisode. L’atmosphère se rafraîchit à l’ombre des pins et après un dernier coup d’oeil vers le pico de la Robiñera, nous retrouvons la piste assez fréquentée puis le parking de l’hospital de Parzan où règne un mélange de nostalgie et de réconfort dans la chaleur de l’habitacle, ce mélange propre à l’automne.