À force de voir le cap de Bouirex depuis le village d’Aleu et de passer régulièrement à vélo au col de la Core, il fallait absolument rendre visite à ce sympathique belvédère sur le Couserans.

Pour faire une sortie assez longue, la première de la saison, je choisis de partir de Seix, ce qui a l’avantage également d’être plus court en voiture. Je prends la direction du col de la Core puis bifurque à gauche, au niveau du panneau indiquant le kilométrage et profil pour les cyclistes, en direction du hameau d’Esbintz. Au point 661 m, lorsque le GR10 rejoint la route pour la suivre jusqu’à Esbintz, je pars vers le NO, misant sur le chemin en pointillés noirs indiqué sur la carte IGN. Or, la carte n’est pas précise et ça part un peu dans tous les sens. Au niveau d’une grange isolée, je trouve une sente bien marquée traversant jusqu’au hameau de Carrère. Au-dessus, une vague trace finit par se perdre dans les fougères. J’ai donc continué tout droit, ce qui n’aurait pas été possible avec une végétation estivale, pour rejoindre une piste revenant rapidement sur la route.

Désormais, il n’y a plus d’ambiguïté jusqu’au cap de Bouirex mais encore quelques kilomètres à parcourir : descendre la route sur 200 mètres pour emprunter la piste forestière menant à l’antenne relais proche du sommet. L’itinéraire balisé en jaune la quitte rapidement pour monter dans la forêt peu dense. Après être passé à proximité de la belle cabane de la Coumière, face aux sommets, quelques lacets permettent de rejoindre la vaste crête. Clin d’oeil au village d’Aleu et au taus de Joubac, bien visibles. Plein ouest, le cap de Bouirex apparaît enfin. Après une longue pente douce, ça se redresse nettement sur les 200 derniers mètres. Une brise m’accueille au sommet, prémice de la tempête annoncée en fin d’après-midi. Beau panorama sur l’ensemble des sommets du Couserans, ou presque. De part et d’autre du pic de la Calabasse, se dressent le pic de Néouvielle et le pic du Midi de Bigorre. Il faudrait pouvoir raboter le pic de Pomebrunet pour mieux voir le Mont Valier qui, sous cet angle, a des allures de grand timide.

Cabane de la Coumière

Du sommet, un sentier plonge jusqu’au col de la Core. Je croise une personne en train de monter puis m’engage sur le GR10, qui descend d’abord dans la large combe sous le col de la Core avant de rester à flanc pour une portion très agréable jusqu’au hameau d’Esbintz. Entourées de jardins et de prés où broutent quelques brebis, ces quelques maisons, certaines très bien rénovées, sont un havre de paix. En effet, la configuration des lieux fait qu’il n’est quasiment visible de nulle part sauf éventuellement depuis le cap Ner, au-dessus du col de la Core. Le GR10 reste sur la route jusqu’à l’endroit où je l’ai quitté lors de la montée. Je décide de le suivre : il passe à proximité d’un hangar pour les bêtes où un patou me fait sursauter avant d’enjamber la rivière pour remonter (aïe) jusqu’au hameau d’Aunac, appartenant à la commune de Seix. Plus grand, moins isolé qu’Esbintz, mais tout aussi tranquille. Après avoir rejoint la route juste avant Moulin-Lauga, emprunter le sentier rive gauche qui longe l’Arac jusqu’à Seix. Les vasques bleues sont toujours aussi envoûtantes, souvenirs des baignades estivales. Ces granges innombrables, ces cabanes, cette tranquilité, le Mont Valier jamais bien loin, il flotte décidément dans le Couserans un parfum qui lui est propre.