Une fois passé l’estany de Sarradé, l’itinéraire devient âpre, sur un terrain exigeant et avec plusieurs heures de hors-sentier. Le pic de Contraix est un sommet important, doté d’une vue très intéressante.
Date : 2024/07/16
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 22 km
Dénivelé positif : 1900 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h50 pour le pic de Contraix.
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : se dégageant, avec un plafond résiduel entre 3000 et 3100 m.
Difficultés : quelques pentes raides, petite escalade (II) selon le cheminement, beaucoup de hors-sentier.
Accès : parking de la palanca de la Molina (route interdite au-delà, taxis au départ de Boi Taull pour le planell d’Aïguestortes)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Si vous n’aimez pas les pierriers, il faut éviter d’aller au pic de Contraix par ce vallon en juillet. Mieux vaut alors opter par le chemin du col de Contraix depuis le refuge d’Estany Llong et bifurquer vers le sommet juste avant le col. Cette boucle confirme, s’il le fallait, la grande tranquillité dans les vallons du parc d’Aigüetortes dès qu’on sort des sentiers battus. La météo est inquiétante côté espagnol : bruine au tunnel de Vielha, sommets accrochés… Je commence presque à regretter de ne pas être allé dans les Hautes-Pyrénées où les webcams montraient un grand ciel bleu !
Du parking, suivre le chemin (panneaux « Planell d’Aigüetortes ») rive gauche puis rive droite jusqu’à l’estany de Llebreta. De retour sur la piste bitumée, un panneau indique la direction de l’estany de Sarradé. D’abord amical, le chemin devient ensuite plus rude au milieu des pins. Il traverse le torrent à la sortie de la forêt et s’en va faire un détour à l’E. Avant qu’il ne reparte vers le déversoir de l’étang bien visible, je le quitte pour remonter un pierrier vers le SE et rejoindre un couloir caché, le long d’une crête encombrée de pins. Dans le couloir, je privilégie les zones herbeuses puis les rhododendrons deviennent envahissants et je vise alors les blocs. La crête se dégage peu à peu et le cap de Pletamala apparaît mais il est plus loin qu’il n’en a l’air. Les deux jours consécutifs de vélo durant le week-end se font sentir… La crête est facile jusqu’au cap de les Pales del Planell Gran, sommet sauvage et peu fréquenté dans l’axe de l’estany Llong et du portarro d’Espot.
Heureusement, le ciel est en train de se dégager doucement. Jusqu’au pic de Sarradé, il y a deux pointes importantes à passer pour lesquelles la carte IGN espagnole est plus explicite que l’ICGC. Pour la première, même si la crête semble praticable, je choisis l’économie de dénivelé en longeant facilement les pentes O. Or, juste avant la brèche, une barre rocheuse m’empêche de poursuivre, m’obligeant à retrouver la crête pour descendre facilement côté E. Pour la deuxième pointe, la crête semble raisonnable mais je crains la descente de l’autre côté jusqu’aux « passades de Contraix ». Il serait possible de perdre un peu d’altitude dans la combe pour enrouler le versant E et rejoindre la brèche. Ce sera ni l’un ni l’autre : je repère une vire herbeuse qui monte légèrement. D’abord facile, elle traverse un couloir qui était masqué : la première partie est facile mais exposée, puis le contournement exposé d’un bloc me fait renoncer et m’oblige à remonter une cheminée (II) dans l’axe du couloir pour traverser plus haut et atteindre la première brèche de manière asez laborieuse.
Les passades de Contraix sont deux collets séparés par une aiguille en mauvais rocher, plutôt effrayante côté E mais facile à l’opposé. La montée jusqu’au pic de Sarradé est facile sur des blocs de plus en plus gros. Les nuages n’accrochent plus les sommets proches mais le plafond est bloqué entre 3000 et 3100 m. Des silhouettes se dessinent en haut de la punta Alta tandis qu’un groupe descend du col de Contraix. Pour rejoindre le sommet voisin, il faut reprendre une ration de blocs en passant à un col bien marqué. Seul également au pic de Contraix, je n’aurais pas dit non à un peu de compagnie ! Belle vue sur l’estany de Contraix, l’estany Gelat de Colieto ainsi que sur les redoutables pointes du pa de Sucre et de la punta d’Harlé. Il est intrigant qu’aucun des sommets ne soit nommé sur la longue crête découpée entre le pic de la Pala Alta de Sarradé et la punta Alta.
Le haut du vallon de Sarradé est un vaste et austère no man’s land : pas une trace, pas un cairn. Passage à proximité d’un laquet puis descente dans l’axe jusqu’à l’estany de Sarradé d’Amont. Depuis le déversoir, je poursuis la descente le long du torrent sans faire de crochet. En restant sur la droite, il y a quelques bandes de gispet qui facilitent la progression. Après un bosquet laborieux, je retrouve les rives de l’estany de Sarradé où le déversoir est encombré de nombreux troncs puis le sentier balisé avec quelques poteaux jaunes. Pour revenir au parking, j’opte pour la piste pour éviter les nombreuses oscillations du sentier.