Fantastique chevauchée de la seconde partie des crêtes de Troumouse bien moins fréquentée que celle qui enchaîne les 3000 du massif.
Date : 15/08/2018
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 17,5 km
Dénivelé positif : 1700 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 1h15 pour le col de la Munia, puis 4h jusqu’au Mounherran.
Temps de descente : 1h45
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : mauvais terrain, quelques pas d’escalade et portions aériennes.
Accès : cirque de Troumouse (parking désormais inaccessible. Stationnement à l’auberge du Maillet)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Après une nuit sur le parking de l’auberge du Maillet, il ne fait vraiment pas chaud pour se rendre au fond du cirque de Troumouse. Heureusement, la pente s’accentue et nous ne tardons pas à nous réchauffer. Nous suivons la voie normale de la Munia jusqu’au col de la Munia (2853 m) où nous sommes au soleil pour la première fois et le reste de la journée. Deux montagnards arrivent au col depuis le versant espagnol. C’est parti pour une longue traversée. Le Mont Arrouy (2888 m) est tout proche et nous pouvons y constater que le Mounherran paraît quand à lui vraiment très loin. Descendre facilement à la brèche de la Clé du Curé (2776 m) et remonter à la Pène Blanque de Troumouse (2909 m) par la petite face en très mauvais terrain. Il vaut mieux suivre la sente qui semble rejoindre la crête SE. Au bout de la crête sommitale, la descente au collet suivant est raide et exposée. Je l’ai trouvée plus délicate que le pas de Gerbats. Nous prenons alors pied sur la partie la plus aérienne de la crête avec cette longue lame blanche qui s’étire jusqu’au col de Bouneu (2664 m). Enchaîner alors les petites pointes jusqu’au pic de Bouneu (2726 m) où nous trouvons nos premiers brins de génépi.
Port de la Canau (2686 m) puis des cairns indiquent le passage le plus facile pour le pic de Gabiédou (2809 m). Col de Gabiédou (2737 m) et quelques brins de génépi plus tard, nous sommes au Soum de Port Bieil (2777 m). Vue spectaculaire vers Pineta et le Mont Perdu, monstre partiellement masqué par la crête découpée de Tuquerouye. De plus, le Mounherran s’est sensiblement rapproché, ça fait plaisir ! Au sommet du premier pic Blanc d’Estaubé (2807 m), nous rencontrons un montagnard qui se creuse la tête pour éviter la désescalade du pas de III+. Un rappel est possible mais le relais est trop haut et son brin de corde trop court. Etant grand, j’ai juste à sauter puis j’aide à désescalader Lucille et ce monsieur. Les deux autres sommets d’Estaubé (2807 m – 2810 m) se passent facilement. La descente jusqu’à la brèche de Mounherran (2671 m) comporte un passage insolite où de fins feuillets tranchants sont hérissés sur le fil de la crête.
Nous arrivons ensuite au pied du Mounherran où nous laissons nos bâtons et décidons de suivre la vire pour éviter la crête. Nous longeons probablement trop longtemps puisque l’itinéraire est ensuite peu évident. Après avoir erré de manière précaire dans cette raide face NO, on parvient enfin au sommet. Belle vue étendue et gratifiante sur le parcours du jour. Nous sommes mieux inspirés pour la descente et rajoutons quelques cairns. Retour à la brèche de Mounherran pour redescendre vers le Maillet où nous retrouvons le monsieur qui commence la descente. Problème : il n’est pas du tout à l’aise avec les éboulis (pourtant faciles à la descente) et fait une chute en manquant de partir à la renverse. Tout a l’air d’aller, on continue donc. Plus bas, je me retourne et constate avec stupeur qu’il tente d’éviter les éboulis en désescaladant une saillie rocheuse ni sur les fesses, ni face au rocher, mais debout. Je n’ose pas l’interpeller de peur de le déconcentrer. Nous retenons notre souffle car cette fois, une chute l’emmènerait 10 mètres plus bas. Je m’apprête à courir l’aider quand il manque à nouveau de partir à la renverse et s’entaille un doigt. Il se met enfin face au rocher et je lui crie de rejoindre les éboulis. Il est un peu penaud, sa blessure n’est vraiment pas grave, et comme la suite est plus facile, nous le quittons.
Nous poursuivons hors-sentier jusqu’au fond du vallon et trouvons quelques cairns qui partent à droite du vallon pour éviter les imposantes dalles. Plus bas, une sente traverse à flanc pour rejoindre la route sans avoir à descendre jusqu’à l’auberge du Maillet. Quasiment personne sur les sommets que de monde autour des parkings ! Il faut dire que nous sommes autour du fameux 15 août, c’est la cohue.