Sortie en groupe au Grand Barbat qui a tout d’un grand sommet : son panorama et son itinéraire élégant passant par toutes les étapes de la montagne pyrénéenne y compris l’exigence de la haute-montagne minérale. Je ne pouvais rêver mieux pour découvrir le massif.

Date : 2020/07/05
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 18,5 km
Dénivelé positif : 1750 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h45
Temps de descente : 1h45
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : aucune.
Accès : lac d’Estaing
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

Contrairement à son profil depuis le lac d’Ilhéou, le Grand Barbat est plutôt discret lorsqu’on l’aborde depuis le lac d’Estaing, semblant coincé entre les multiples pointes de ce massif complexe. Depuis le lac d’Estaing, suivre le GR10 en direction du col d’Ilhéou. Sans faire de détail, il coupe les lacets de la large piste afin de sortir de la forêt de pins pour arriver dans une belle estive encore à moitié endormie. L’excellent chemin remonte doucement le vallon avant de se redresser juste avant les cabanes de Barbat (1872 m, l’une métallique réservée au berger, l’autre en pierre ouverte aux randonneurs). C’est ici que nous quittons le GR10 vers une sente bien visible allant au lac de Barbat, site enchanteur dominé par une étonnante concentration de sommets sans accès facile et aux noms évocateurs : pic de Maleshores (« mauvais endroit » ou « mauvaises heures » selon les sources), la Taillante ou encore le pic de Badescure (« vallée obscure »). Par contre, que veut dire « Barbat » ?

Au déversoir du lac, quelques cairns montrent la voie sur une croupe après laquelle nous pénétrons dans un univers plus austère. Pourtant, l’itinéraire cairné est astucieux et évite au maximum les blocs en allant chercher la moindre zone herbeuse y compris au niveau de la bifurcation des brèches de Badescure et de Barbat où nous croyions avoir le droit à un infâme pierrier. Finalement, la sente reste au plus près des contreforts du Grand Barbat sur un terrain tout aussi raide mais moins désagréable. Pour mon (notre ?) plus grand bonheur, la brèche de Barbat (2640 m) est défendue par quelques névés (évitables) qui cachent les éboulis. Nous y rencontrons un montagnard, aussi sympathique qu’en forme, qui nous accompagne au sommet. Malgré la boucle de la veille qui nous a amené aux cols d’Artouste et de la Lie, je suis plutôt en jambes. Le panorama du Grand Barbat est sensationnel sur tous les grands sommets des Hautes-Pyrénées avec Balaïtous et Vignemale en chefs de file. De retour à la brèche, j’étudie la montée au pic de Badescure qui semble raide mais peut-être pas à exclure par ce côté.

Pour rentrer en boucle, nous filons vers le S. Après une descente désagréable dans des éboulis de toutes les sortes, nous faisons une rencontre étonnante avec un patou accompagné d’un … lama qui ne se séparent pas d’une semelle. À proximité du lac Nère, nous retrouvons un bon sentier qui descend sans sourciller au lac du Plaa de Prat (1656 m) qui marque un changement : alors que c’était raide et sauvage, c’est désormais assez plat et très fréquenté. Pire, le Balaïtous n’est plus visible, snif ! Le chemin reste excellent et joli, il ondule légèrement autour du lac de Langle et de l’étonnante toue de Cétira avant de descendre définitivement lorsqu’il pénètre dans la forêt. Énormément de monde au lac d’Estaing où nous piquons une tête dans la rivière concluant fraîchement cette magnifique journée de montagne.

Lors de ce week-end dans le val d’Azun, nous avons séjourné au camping Mialanne à Arrens-Marsous qui est un lieu charmant, très propre, idéalement situé et tenu par des personnes d’une très grande gentillesse.