Chacun à cheval sur deux vallées, la Huchole et le pic de Gaube sont deux belles vigies du massif du Marcadau. Une jolie visite avant l’arrivée d’une perturbation avec, en bonus, une nouvelle incursion dans le vallon de Pouey Trénous.
Date : 2024/02/08
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 16 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h45 dont 2h15 pour la Huchole.
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : voilé avec du vent.
Difficultés : couloir assez raide pour le pic de Gaube.
Accès : pont d’Espagne (parking payant, 8€ en 2024)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Ciel voilé presque bâché, quatre voitures sur le parking, seulement de vieilles plaques de glace contrastant avec les équipements (filets, piquets etc…) mis en place pour les raquettes et le ski de fond, ce n’est pas la joie au pont d’Espagne… Du pont de Cayan, au lieu de suivre le raccourci pour le refuge Wallon, rester sur la piste de ski de fond. Un peu après le seul lacet, un chemin monte sur la gauche sous les pins. Le traditionnel cairn est absent lors de mon passage. La montée est rude jusqu’à la sortie de la forêt où la neige fait son apparition. Quelques traces regelées facilitent la progression, me permettant de remonter sans problème le joli vallon de Pouey Trénous. Surprise, la montée au pic de Gaube est intégralement sèche alors que je m’attendais à un long couloir de neige.
Mais d’abord, pour rejoindre le sommet de la Huchole, dès l’altitude de 2000 m environ, je pars plein O jusqu’à un laquet indiqué sur la carte IGN. Les morceaux de glace y forment une petite banquise bien tourmentée. Je vise les zones déneigées pour rejoindre le vaste col au N de la Huchole, où je suis enfin contraint de mettre les crampons. Alors que le ciel n’était guère inspirant à la sortie de la forêt, l’ambiance est désormais plus clémente. Si la neige était en bonnes conditions jusqu’ici, elle se dégrade progressivement pour les 200/250 derniers mètres. Une croûte cassante cache une neige sans consistance où je m’enfonce souvent rendant la montée éreintante malgré le dénivelé modeste.
Je m’étais déjà fait la réflexion lors de ma visite au pic Wallon, mais il est étonnant que cette pointe voisine à 2594 m soit anonyme tant elle est bien identifiée. À l’abri du vent, j’admire le panorama sur les sommets du Marcadau, du grand pic de Péterneille au pic de Péguère. Au fond, la crête entre soum de Grum et Moun Né, très sèche, est bien visible. J’ai toujours une admiration particulière pour la zone du col de la Fache, beau regroupement de fiers sommets, dont certains aux noms évocateurs. Comment ne pas être interpellé par le nom élégant de la pène d’Aragon ? Et comment ne pas s’émouvoir en repensant à cette magnifique descente à ski face à la Grande Fache !
Au retour, sans mes traces de montée, la croûte cassante m’aurait littéralement arraché les tibias. Cette fois-ci, comme j’ai gardé les crampons, je cherche les zones enneigées autant que possible jusqu’au ruisseau de Pouey Trénous. Du sommet, j’ai pu repérer correctement mon itinéraire pour le pic de Gaube : une grande traversée ascendante pour rejoindre le couloir évident où la pente s’accentue progressivement. Quelques isards jouent à cache-cache et font dévaler quelques cailloux. Plus haut, le couloir raide oblique à gauche avant que quelques cairns n’invitent à rejoindre plutôt la croupe qui le borde. Depuis le collet entre l’antécime et le sommet principal, il faut poser un peu les mains au milieu de gros blocs jusqu’au pic de Gaube où se trouvent un cairn et trois morceaux de bois formant une lugubre petite croix. Beau belvédère sur le vallon de Pouey Trénous. Au loin, la crête frontalière est en train de vomir des nuages d’un gris menaçant et la montagne indique qu’il est temps de descendre. Sous les rafales de vent, les pins secouent et sifflent puis je retrouve le calme un peu plus bas. Il aurait été intéressant d’aller voir la descente directe du col de la Coste Ardoune sur le lac de Gaube mais clairement pas judicieux dans ces conditions. Retour au pont d’Espagne par le même itinéraire.