Tranquille visite du secteur autour du merveilleux refuge Packe pour un très beau week-end de montagne et de partage.
Date : 2020/07/13-14
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 27 km
Dénivelé positif : 2100 m
Temps de parcours Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : J1 : 4h30 – J2 : 6h
Conditions et commentaires : brume tenace le premier jour puis plutôt beau le lendemain se chargeant en cours d’après-midi.
Difficultés : de tout : hors-sentier, passages raides, crête escarpée (II+).
Accès : plateau de Lienz (possibilité de poursuivre sur la mauvaise piste)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Jour 1
Du plateau de Lienz, ou plus précisément du camp Rollot à côté des cabanes de Camou, suivre la longue piste jusqu’au refuge de la Glère (2153 m). Sur le haut, un sentier raide coupe les lacets. Dès le départ, nous trouvons deux jolis cèpes, miam miam ! Sommets accrochés et ciel maussade continuent à nous accompagner jusqu’au refuge Packe dont l’itinéraire est bien indiqué. Dans la brume, nous découvrons le refuge Packe (2495 m) au dernier moment. Nous avions pris les tentes au cas où, mais finalement, les quelques personnes qui sont là n’ont pas prévu d’y dormir. Quelle chance, nous l’aurons rien que pour nous ! Pourtant, avec ce pont du 14 juillet, je n’y croyais pas.
Sur la terrasse du refuge, les brumes viennent s’écraser contre le col et virevoltent autour de nous. Une accalmie nous permet d’apercevoir quelques coins de ciel bleu, le pic Long, et surtout la brèche permettant d’accéder au Mont Arrouy. Pierre fait une sieste tandis que nous partons légers vers le Mont Arrouy. À vue, nous nous dirigeons vers la brèche défendue par une raide pente de pierraille. Puis, le sommet est tout proche et s’atteint par une courte pente raide faite de gispet et de petits cailloux. Au sommet, l’atmosphère est cotonneuse et aérienne. Nous avons l’impression de flotter entre ciel bleu et nuages avec une mer de nuages qui s’étend à perte de vue au N. Nous revenons prudemment à la brèche en prenant garde aux chutes de pierres puis tranquillement au refuge.
La fin d’après-midi puis la soirée s’écoulent paisiblement. On nous indique une source au-dessus du lac de Portet à 5 minutes du refuge. À l’extérieur, toujours cette brume tenace, à l’intérieur, bon repas, cuisson expérimentale des cèpes et jeux de société. Un seul espoir pour le réveil : que les sommets soient dégagés comme prévu.
Jour 2
Une fois n’est pas coutume, j’ai plutôt bien dormi. Encore mieux, lorsque nous ouvrons la porte, nous pouvons admirer la mer de nuages dans la vallée en dessous d’un ciel à peine voilé. Que c’est beau ! Tandis que Pierre, éprouvé de ces derniers jours, descend tranquillement par le chemin de la veille, nous montons au pic Prudent. Pour cela, nous montons vers l’E dans la combe évidente jalonnée de quelques cairns. Au niveau d’un laquet gelé, nous nous dirigeons facilement vers la crête sommitale qui s’effile mais demeure aisée. Plus bas, quelques personnes montent au turon de Néouvielle. Ces sommets satellites des 3000 ne doivent pas voir grand monde. De retour sous le pic Prudent, il serait possible de traverser à flanc vers le col de Coume Estrète mais il est plus élégant de monter directement au pic de la Coume de l’Ours par la crête. Lorsque celle-ci se redresse, quelques cairns indiquent de rester à flanc puis une succession de terrasses faciles (II) en excellent rocher nous déposent à l’antécime. Le véritable sommet est à portée de main. Nous descendons d’une dizaine de mètres dans une brèche avant de remonter (II+) vers le sommet qui offre une vue incroyable.
Nous décidons de poursuivre vers le turon de Néouvielle. Descente tranquille vers le col de Coume Estrète (2767 m) puis remontée toute aussi simple vers le sommet assez fréquenté qui nous permet de compléter le panorama vers l’E. Passage sans intérêt sur la pointe Reboul-Vidal puis contrairement à mon premier passage, nous quittons rapidement la crête pour passer à flanc attirés par quelques cairns. Terrain peu difficile mais moyen et assez exposé. La prochaine fois, je resterai plutôt sur la crête plus ludique et en très bon rocher. Nous arrivons rapidement au pic des Trois Conseillers à l’ombre du Néouvielle. Une cordée sur l’arête des Trois Conseillers, deux 3000 de plus pour Lucille et une mémoire rafraîchie pour moi. Au N, au loin, tout au loin, nous apercevons en bas de la vallée un minuscule parking à peine visible. Et ben, c’est le nôtre ! La descente s’annonce bien longue.
La descente à la brèche de Néouvielle puis sous cette dernière est parfois croulante. Quelques névés nous comblent ensuite de bonheur. Pour rentrer en boucle, nous passons le lac Bleu puis les lacs Verts en dessous desquels nous avons l’impression de tourner en rond car le refuge de la Glère n’apparaît jamais. De retour à la bifurcation du refuge Packe, il est cette fois-ci tout proche. Je m’y renseigne auprès de la gardienne pour glaner quelques infos sur la montée au Campanal de Larrens. Il faudra sans doute prendre la corde ! Regard en arrière : comme prévu les nuages sont en train de gagner la partie, le Néouvielle est coiffé d’un voile, petit clin d’oeil à la journée nébuleuse de la veille.