Quasiment un an jour pour jour après ma première incursion dans le massif du Cotiella à la peña las Once, nouvelle visite, cette fois-ci plus à l’est par le collado Santa Isabel depuis le village de Saravillo.
Date : 2023/04/15
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 20 km
Dénivelé positif : 1800 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h45 pour le pico Mobisón Gran
Temps de descente : 1h15
Conditions et commentaires : beau, vent glacial au-dessus de 2200 m et frontière accrochée.
Difficultés : aucune sauf quelques mètres en mauvais rocher (II) pour la pointe principale du pico Mobisón Chico.
Accès : Saravillo
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Lorsque la météo prévue est maussade, me décourageant d’aller en montagne, j’ai parfois constaté qu’il faisait un grand soleil côté aragonais en consultant certaines webcams. Bingo ! Cette fois-ci encore, le climat du versant S pyrénéen a encore fait des merveilles. Sous la pluie à Saint-Lary, c’est un grand soleil qui m’accueille à Saravillo, petit village à l’écart de la route menant à San Juan de Plan. Comme j’ai trouvé un itinéraire qui coupe quasiment intégralement la longue piste, je stationne au village pour épargner mon fidèle destrier qui va bientôt dépasser les 300 000 kilomètres… Au départ, je rencontre un couple de français qui souhaite aller à la punta Llerga, qui aurait été également mon objectif s’il y avait eu davantage de neige.
Deux étapes pour rejoindre le collado Santa Isabel en évitant la piste. La première est de rejoindre le barranco (à sec) évident au S du village et le remonter sans se poser de question. Enfin, la seule pensée qui me passe par la tête, c’est de me réjouir qu’aucun barrage en amont ne permette d’ouvrir les vannes… Une zone encombrée de troncs m’oblige à le quitter pour rejoindre la piste toute proche. Deux cent mètres après la bifurcation entre la piste du collado Santa Isabel et celle du refuge de Lavasar, dans le premier lacet, suivre un nouveau barranco pendant quelques hectomètres. Plus haut, un cairn stratégique indique le départ d’un bon sentier qui serpente dans la jolie forêt de pins avant de déboucher au collado Santa Isabel (1535 m), avec sa cabane et sa jolie vue sur la peña Montanesa. Un chemin bien marqué part plein E à gauche de la piste et s’élève doucement, en la coupant de temps à autre.
Pour faire la boucle, que je conseille, il y a une bifurcation essentielle : lorsque le chemin passe pour la dernière fois à proximité de la piste (précisément dans un lacet, carte utile) avant de s’en écarter définitivement, il faut monter sur la piste pendant une centaine de mètres pour repérer un autre chemin qui monte dans la forêt. Après celle-ci, suivre attentivement les quelques cairns pour rejoindre une belle vire qui enroule la peña Gradiello avant de sortir sur le début du plateau d’Entremont, coincé entre de hautes parois. Beau et gratifiant cheminement. Pendant la longue remontée de cet étonnant plateau, je dérange des dizaines et des dizaines d’isards. Ils doivent être tranquilles mais pour boire, il faut faire un peu de chemin ! Au détour d’un dôme, je peux analyser la zone dans son intégralité avec le Cotiella bien visible au SE. La pala del Puerto porte bien son nom : une longue pente qui n’en finit pas jusqu’au sommet débonnaire où la peña es Litas et les puntons Royos se dévoilent. Quels magnifiques sommets ! D’autant plus, qu’une silhouette en train de descendre sur la crête se découpe parfaitement dans le ciel bleu. Même à l’abri près d’un des rares rochers volumineux, le vent glaciel me chasse rapidement du sommet.
Légèrement à l’écart de la crête facile, je fais un crochet au pico Mobisón Chico. L’accès à la première pointe est un peu raide à la fin mais facile, tandis que la deuxième pointe demande plus de prudence. Depuis la brèche, remonter sur le fil (II) en prenant garde au rocher. Passage court mais rendu inconfortable par le froid et les fortes rafales de vent. Je monte ensuite à son grand frère par la crête puis le versant S, raide, mais qui passe partout. Les grands sommets comme le Mont Perdu, la punta Suelza ou les Posets sont bien visibles mais plus au N, on devine que c’est accroché. Pour descendre, je rejoins la voie normale en suivant la crête N facile jusqu’à un large col où je bascule à l’O pour trouver l’itinéraire très bien tracé jusqu’au collado Santa Isabel. J’y croise les premières personnes de la journée et notamment un groupe avec un chien. Lorsqu’une personne rappelle son chien un peu paniquée, je me méfie : car si c’est parfois la peur de déranger, c’est peut-être aussi car il n’est pas amical. J’ai aussitôt pensé qu’il n’avait pas une tête sympa, et il est venu me mordre le genou en me tournant autour. Ce n’était pas méchant mais je l’ai signalé à son maître. Pour la fin, j’ai loupé le bon chemin de la montée en empruntant un autre tout proche qui se perd dans les buis peu après. Par flemme de faire demi-tour, j’ai suivi le fond du ruisseau qui m’a ramené dans le barranco principal puis sur la piste. Pour parfaire le bronzage, j’ai suivi un peu la piste avant d’emprunter un chemin balisé me ramenant au-dessus du village.