Par la voie normale, le pic de Barbe est une sortie assez courte et plutôt facile. En réalisant une boucle agrémentée de deux couloirs de descente, on obtient alors un itinéraire ludique et varié.
Date : 2023/02/12
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 14 km
Dénivelé positif : 1400 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : couloirs 40/45°.
Accès : parking de Tournaboup / Route de Super-Barèges (possibilité de monter sur la route si déneigée)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Nous nous garons sur le côté de la route, deux lacets après le vaste parking de Tournaboup. Les voitures affluent mais nous réussissons à partir avant les nombreux groupes qui se préparent. Comme pour la sortie au pic Bédéra, nous remontons avec Pablo le large vallon d’Aoube. En évitant les traces de montée gelées, nous progressons dans le vallon en passant sous les nombreux couloirs de la crête S du pic Bédéra. La montée au col d’Aoube (2369 m) est défendue par une pente raide avec une corniche rendue facile à négocier par les nombreux passages. Globalement, les combes sont plutôt bien enneigées par les faces S et E sont désespérément pelées. Au regard de la douceur ambiante, ça ne va pas s’arranger… Nous dépeautons et descendons dans le vallon facile en direction du lac Bleu. Pour aller au pic de Barbe, nous repeautons au replat 2120 m mais il serait possible de descendre plus bas : au lac Vert par exemple ou même au lac Bleu.
Après avoir rejoint le replat 2274 m entre les pics de Barbe et Bédéra, il serait possible d’aller facilement au col bien marqué (et tracé) entre les deux sommets. Quant à nous, nous longeons puis contournons l’éperon NO du pic de Barbe avant de rejoindre le sommet par la pale NO. La pente se raidit à l’approche du sommet et en dépit des couteaux, la neige dure voire glacée rend quelques conversions délicates. Pablo gagne un tour gratuit puisqu’un bâton lui échappe et vient d’arrêter quelques dizaines de mètres plus bas. Belle vue dégagée au sommet. J’apprécie particulièrement l’allure hivernale de la pène Taillade à l’O tandis que le couloir du Lac Bleu est fidèle à lui-même, toujours aussi esthétique. Le massif de Gavarnie est partiellement masqué mais Mont Perdu, Marboré, brèche de Roland et Taillon sont visibles. Nous descendons par le couloir S quasiment à l’aplomb du sommet. Malgré les passages, comme la neige est suffisamment revenue, la descente est chouette face au fabuleux panorama. Nous poursuivons jusqu’aux lacs de la Lahude.
Au lieu de descendre par la voie normale, nous repeautons pour rejoindre la crête S du pic Bédéra, attirés par une jolie trace de montée. Initialement, le projet était de remonter vers le pic Bédéra pour descendre le couloir Oukon. Néanmoins, pour éviter de trop remonter, nous avons désormais en tête un joli couloir coudé aperçu durant la montée dans le vallon d’Aoube. Sur la crête, nous débouchons au-dessus d’un couloir abordable mais étroit, un peu chaotique et nécessitant une désescalade pour y entrer. Tentative au S par un court passage en crête, c’est pire, le passage n’est même pas possible. La technologie (FatMap) nous permet de voir que ce fameux couloir est davantage au N. Tirage au sort… retour aux lacs de la Lahude ou la crête ? Pablo trouve le morceau de rhodo dans ma main droite : c’est parti pour la crête et le couloir ! Skis sur le sac, nous remontons facilement la crête jusqu’à l’entrée du couloir que nous reconnaissons instantanément. La première partie est à 45° en vieille neige tassée avec un fond parfois un peu dure. La seconde partie est à 40° environ, en vieille poudreuse un peu plus agréable. Nous sommes super contents d’être finalement descendus par là. Retour dans une neige traffollée qui secoue un peu, heureusement adoucie par le soleil. Durant la descente de Barèges vers Luz-Saint-Sauveur, je constate encore une fois toute la beauté du massif de l’Ardiden bien visible à l’O qu’il est agréable de voir s’illuminer en arrivant le matin.