Petite arête en demi-cercle qui relie le pic de Comalestorres à la punta Lequeutre qui constitue un parcours peu engagé mais joli et dont la cotation AD/AD+ me paraît surestimé.
Date : 2022/07/02
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 15 km
Dénivelé positif : 1600 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h15 pour Comalestorres + 2h15 pour la punta Lequeutre
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : crête découpée mais discontinue. Un passage en III+ et un autre en IV.
Accès : barrage de Cavallers (parking sous le barrage, accès réglementé en cas de forrte affluence : stationnement à Caldes de Boi dans ce cas)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Il y a l’air d’avoir une course de trail qui démarre de Barruera mais peu de chance qu’elle suive notre itinéraire du jour… Nous nous garons au premier parking sous le barrage de Cavallers. Étant donné que nous avons prévu de descendre en boucle à Caldes de Boi, je sais d’ores et déjà ce qui m’attend au retour mais je préférais démarrer directement dans le vif du sujet car nous arrivons un peu tardivement sur place. Dans le vif du sujet, c’est le moins que l’on puisse dire : il faut profiter de la traversée reposante du barrage car une fois à son extrémité, la montée est rude et n’offre guère de répit jusqu’au pic de Comalestorres. Une bonne trace agrémentée de quelques cairns grimpe et zigzague entre les différents ressauts granitiques. Rapidement, nous passons la cheminée caractéristique (un pas de II+) où il faut se faufiler dans un trou formé par un bloc coincé et poursuivons jusqu’au pied de la première aiguille de Comalestorres où deux grimpeurs s’équipent pour une voie dont les spits sont bien visibles et dont le rocher fait envie ! Mettre plus souvent les chaussons d’escalade comment de plus en plus à me titiller… Nous laissons le sentier du pas de l’Os pour continuer notre ascension le long des parois. Le pierrier est assez éprouvant mais heureusement, nous retrouvons ensuite des bandes herbeuses qui sont les bienvenues. Pour rejoindre le portell de Comaloforno (2764 m), nous nous déportons sur la droite pour rejoindre la combe, pas si désagréable grâce au gispet qui monte haut, jusqu’au col. L’aller-retour au pic de Comalestorres est facile en montant de vire en vire versant N jusqu’au sommet où nous pouvons apercevoir la suite du programme de la journée. Je suis content de visiter ce sommet qui m’avait impressionné lors de ma visite à la Punta Alta avec ces allures de cathédrale.
Pour rejoindre le pic de Comaloforno, la montée sur le premier ressaut est facile et tout est évitable versant E. En haut de ce ressaut, après une désescalade de quelques mètres, nous venons buter sur un court mur vertical (III/III+ selon la littérature) où nous sortons la corde et faisons une mini longueur. La suite de la montée jusqu’au Comaloforno est un peu éprouvante mais facile. Il y a foule au Besiberri S et le massif de l’Aneto, caché depuis le pic de Comalestorres, est désormais bien visible. Belle vue plongeante sur l’étang glacé de Comaloforno. Je connais déjà la portion jusqu’à la punta Passet : la descente jusqu’à la brèche se déroule majoritairement versant O dans du terrain raide mais facile. Puis, ça remonte aussi sec mais la punta Passet en posant cette fois les mains sur du bon rocher (II peut-être un ou deux pas de III). La punta Passet est un ancien 3000 qui a été déclassé il y a quelques années. Dans l’enchaînement de la crête des Bésiberri, il nécessitait un aller-retour depuis le pic de Comaloforno, il est donc probable que sa fréquentation ait baissé. La crête jusqu’à la punta Lequeutre est découpée et parfois un peu aérienne. Constituée de gros blocs, elle ne dépasse pas le II sauf sur une courte longueur peu avant la punta Lequeutre. Versant E, une vire aérienne nous amène au pied d’un dièdre sur une mini terrasse herbeuse. Une longue corde fixe pendouille dans le dièdre qui est bien lisse sur 4 mètres et côté IV. Nous faisons donc une petite longueur : le début est peu confortable puis je parviens en haut et je relaye Lucille qui monte à son tour. Au sommet, la vue est somptueuse sur l’estany de Gemena de Dalt et l’estany de Gemena de Baix. Nous rencontrons 3 sympathiques espagnols qui arrivent en même temps que nous. L’un deux, le plus bavard, nous avoue que son coin préféré est l’Ariège ! Excellent choix même si je n’y suis pas allé depuis quelques temps désormais…
Plier la corde ne signifie pas que la journée est terminée. Pourtant, c’est ce que je m’étais mis insidieusement dans la tête depuis le départ si bien que la descente m’a paru bien longue. À l’est, le vallon paraît bien paisible jusqu’à l’estany de la Llosa et nous permettrait de rejoindre directement la route du barrage de Cavallers. Or, d’après la carte, les issues ne sont pas évidentes : tout paraît raide avec une succession de barrancos. La seule information que j’ai trouvée en cherchant rapidement, c’est une galère qui s’est terminée par un rappel. Ainsi, nous optons pour la voie de la sagesse : nous suivons la crête vers le S jusqu’au niveau du déversoir de l’estany de Gemena de Baix et descendons à vue vers ce dernier pour retrouver le chemin. Sous l’étang, le chemin est facile à suivre mais rude entre grandes marches, racines etc… Puis il devient un peu plus roulant mais la descente jusqu’à Caldes de Boi paraît bien longue. Lucille m’attend les pieds dans l’eau fraîche du torrent tandis que je lui laisse toutes mes affaires pour monter en courant jusqu’à la voiture. C’est tout de même une drôle de façon de terminer la journée mais j’aurai le droit aussi à ma baignade.