La voie normale est une autoroute, mais comment résister à l’appel du plus haut sommet des Pyrénées ? Pèlerinage tempétueux au Pic de l’Aneto, ou presque !
Date: 07/06/2014
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 15 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 4h30
Temps de descente : 3h15
Conditions et commentaires : voile d’altitude et vent violent sur glacier, très violent au col de Coronas.
Difficultés : sans le pas de Mahomet et glacier en neige, aucune.
Accès : la Besurta (taxis depuis l’hospital de Benasque de juin à septembre)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Ce pèlerinage, c’est d’abord l’histoire d’un bivouac à la Besurta. Nous partons tardivement de Toulouse puisqu’il fait nuit alors que nous sommes seulement sur l’autoroute. Le plus long reste à faire, et en effet, que c’est long ! Alors que mes deux compères somnolent après Vielha, je suis lassé de suivre cette route sinueuse et interminable, éclairée par la lumière faiblarde de la voiture. Pourtant, c’est excitant de traverser des vallées inconnues pour nous diriger pour la première fois vers Benasque, lieu qui regroupe de nombreux départs d’itinéraire vers les majestueux massifs de la Maladeta ou des Posets. Finalement, c’est ce sentiment qui l’emporte, l’euphorie. Arrivés sur place vers 1h du matin, nous trouvons un bon endroit où planter les tentes. Pour le lendemain, la météo prévue n’est pas exceptionnelle mais correcte. Le réveil est prévue à 4h30, pour essayer de partir avant la caravane. A 4h15, « tic », « tac », « tic » sur la toile de tente, serait-ce des gouttes ? Puis cinq secondes plus tard, « badaboum », un rideau d’eau s’abat sur nous :
– « … »
– « … »
– « Il prévoyait quel temps ? »
– « Pas exceptionnel mais plus que correct »
– « Tu t’es pas trompé de jour ? »
Personnellement, ma nuit ne fut qu’une succession de micro siestes et je m’endors aussitôt après avoir reprogrammé le réveil à 5h. Réveil, il ne pleut plus. J’ouvre à peine la tente et jette un oeil craintif dehors : un plafond d’étoiles nous enrobe et éclaire les montagnes, ça sent bon la montagne qui se réveille, le bruit du torrent, la fraîcheur … Magique !
Nous avons suivi l’itinéraire classique : refuge de la Rencluse (2140 m) – Portillon supérieur – col de Coronas (3198 m). Le mouvement des nuages à proximité du sommet nous indique que le vent doit être violent là-haut. Après avoir traversé le glacier sur une neige moyennement portante, nous atteignons le col de Coronas qui est une véritable soufflerie. Dans la montée vers le sommet, certaines rafales nous déséquilibrent et nous obligent parfois à nous recroqueviller. Dans ces conditions, Florent et moi restons à l’antécime tandis que Julien fait un aller-retour express jusqu’à la croix.
Pour descendre, nous retournons au col de Coronas avant de rejoindre la vallée de Barrancs en dévalant le glacier et en prenant gare aux crevasses naissantes sur le bas. Le plan dels Aigualluts est un très beau site bondé de fleurs à cette saison. La verdure et la chaleur contraste avec le vent et la blancheur du haut. Nous prenons notre temps, visitons au Forau dels Aigualluts (appelé communément Trou du Toro) avant de rejoindre tranquillement l’agitation du parking. Avec le vent, une des tentes s’est envolée : nous la retrouvons 200 mètres plus loin lestée de quelques pierres. Merci à l’âme charitable !