Une boucle sur les sommets délaissés du massif de l’Ardiden : à faire éventuellement avec de la neige ou bien être amateur de caillasses instables pour la partie supérieure après le lac de Labas.
Date : 2020/07/10
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 14 km
Dénivelé positif : 2100 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h30 pour le pic de Pébignau, 4h45 pour le soum de Hount Hérède puis 5h45 pour le tuc homonyme.
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : mer de nuages fluctuante et orageux dès le matin en altitude.
Difficultés : hors-sentier, terrain parfois exécrable et crête délicate pour le tuc de Hount Hérède.
Accès : la Fruitière (route fermée l’hiver, voir inforoute65)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Comme d’habitude sur les itinéraires fréquentés, je m’applique à partir tôt pour éviter la foule qui s’annonce encore une fois nombreuse dans la vallée d’Estom. La mer de nuages fluctue fortement : elle me chatouille parfois les mollets, m’enveloppe ensuite entièrement puis redescend aussi vite 200 mètres plus bas. Je finis par la laisser définitivement derrière moi dans la montée au lac de Labas. J’emprunte le vieux sentier (ancien balisage rouge) qui reste au fond du vallon avant de s’élever sèchement vers le plateau supérieur. Désormais sur le bon sentier, j’arrive au lac de Labas puis file vers le NE jusqu’à l’estibet de Pébignau (2360 m environ) au pied d’un des épouvantails du jour : la pente de 35/40° jusqu’au sommet. D’abord en gispet, les cailloux finissent évidemment par gagner la partie. En me fixant des points de repère que j’atteins au fur et à mesure et en éteignant un peu le cerveau, le sommet finit par s’offrir à moi. Très beau panorama sur le massif. J’ai encore un peu de temps devant moi mais l’orage enveloppera à coup sûr les sommets dans l’après-midi.
Après un aller-retour sans réel intérêt à la pointe Hulot, j’emprunte plus ou moins le même itinéraire pour redescendre. Dès que possible, je passe sous la crête SO du sommet pour prendre pied dans un immense pierrier qui va me conduire sans répit sous le soum de Hount Hérède. J’ai encore de l’énergie mais ce passage peut vite devenir un enfer en cas de fatigue. Parvenu sous le sommet, la purge n’est pas terminée. À présent, un couloir croulant m’attend et me dépose heureusement sur la crête débonnaire amenant très facilement au sommet. Le ciel a continué à se charger mais je vais tenter de descendre par le vallon de Hount Hérède avec un petit crochet, excès de gourmandise, par l’inamical tuc de Hount Hérède. Après quelques mètres sur la crête O du soum de Hount Hérède, je descend un infâme couloir croulant qui se fond ensuite dans un pierrier où quelques isards s’enfuient. En essayant de perdre le moins d’altitude possible, je m’en vais vers le col de Hount Héère (2704 m). Les nuages sont désormais omniprésents et accrochent les sommets.
L’accès au sommet est franchement détestable : j’évite au maximum la crête dans un rocher catastrophique avant de rejoindre une corniche (merci à Philrando…) jusqu’à une brèche. Il faut encore poser un peu les mains pour atteindre le sommet en prenant toujours garde au sommet. Cet agréable moment fut sublimé par des coups de tonnerre lointains me forçant à redescendre avec concentration mais sans traîner jusqu’au col. La journée n’est pas finie puisqu’il va falloir désormais s’extirper de cette prison qu’est le vallon de Hount Hérède. Les quelques cairns sont plus là pour rassurer que pour chercher le chemin de moindre résistance. Sans trop chercher, je reste dans le fond du vallon et navigue de bloc en bloc. Un peu plus bas, la brume resserre son étreinte et la pluie s’invite même à la fête transformant certains rochers en patinoire. N’y voyant pas à 5 mètres, je mets un peu de temps pour trouver le lac de Hount Hérède. Ouf, le voici enfin ! Je peux désormais suivre sans problème le sentier évident jusqu’au refuge d’Estom.
Nous serons 5 pour la nuit avec port du masque obligatoire lorsque nous circulons dans les espaces communs. La gardienne est gentille et nous évoquons les itinéraires aux alentours. Après une brève baignade dans le lac d’Estom sous une averse, bon repas puis nuit douillette. Demain, il fera beau pour une autre escapade dans un secteur oublié.