Quelques années après la Carros de Foc, retour à Espot pour cette longue boucle entre pins, lacs et sommets assez peu fréquentés. Un fort voile de chaleur gâchant un peu les différents panoramas à l’exception des vues plongeantes sur les nombreux lacs : et si l’attraction de la journée n’était finalement pas le superbe refuge Josep Maria Blanc ?
Date : 2023/05/27
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 26 km
Dénivelé positif : 2500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 5h15 pour le pui de Linya
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau avec voile de chaleur puis bourgeonnements.
Difficultés : rares pentes raides.
Accès : Espot
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Nous partons du village en suivant l’itinéraire bien indiqué et balisé du refuge. Il est possible de démarrer un peu après Espot en suivant la piste, permettant de gagner un peu de dénivelé mais ne raccourcissant probablement pas la distance. Au niveau du planell de la Trapa, le plateau pourrait laisser croire que ce dernier est tout proche. Détrompez-vous ! Après avoir rejoint la piste carrossable (mais chaotique) où un 4×4 nous double en secouant dans tous les sens, il reste encore un beau morceau avant de rejoindre les rives de l’estany Tort de Peguera. Le refuge Josep Maria Blanc (2310 m) est à la hauteur de sa réputation : beau bâtiment, cadre idyllique, difficile de faire mieux. Il faut avouer que les refuges du parc national d’Aïguestortes ont tous un charme certain, sauf ceux d’Amitges et de la Restanca.
Depuis le refuge, nous suivons quelques instants l’itinéraire du col de Saburo avant de le quitter au déversoir de l’estany Negre pour le contourner par l’E (cairns et chemin indiqué sur la carte ICGC). Une trace efficace et bien cairnée remonte à l’ombre des contreforts du pic de Sudorn jusqu’à un collet (piquet métallique) au nord du sommet, accessible par la crête facile. Le premier objectif de la journée est atteint. Après un gros week-end d’escalade et une semaine sans trop de répit, j’ai connu de meilleures sensations. Heureusement que le terrain n’est pas si mauvais. C’est parti pour quelques sauts de puces pour visiter ce petit groupe de sommets. La crête S du pic de Sudorn est plus raide et demande de poser un peu les mains en évitant les difficultés côté O. Dans notre élan (sic), nous montons au col de Muntanyó (2748 m) avant de visiter successivement le sommet de Muntanyó, les Picardes, puis le bony de les Picardes. Des orages sont prévus en fin d’après-midi et le voile de chaleur est impressionnant à tel point que je me demande s’il n’y a pas plutôt du sable saharien en suspension ?
Sous le bony de les Picardes, nous coupons dans une pente d’éboulis pour rejoindre plus directement le collet au S du pic de Sudorn où nous sommes passés précédemment. Une sente cairnée redescend dans le vallon et rejoint celle empruntée à la montée peu avant l’estany Negre. Par le même itinéraire, nous revenons au refuge où c’est l’effervescence. Carte bleue, réseau WIFI, machine pour encaisser et rendre la monnaie, c’est bien équipé ! Après une pause sur la terrasse dominant l’étang, nous prenons la direction des sommets suivants, diamétralement opposés à ceux visités auparavant. Après avoir suivi quelques instants la piste, nous la quittons pour longer le barrage de l’esany Tort de Peguera. Puis, à l’écart des foules, une sente cairnée monte à l’estany de la Cabana. Après un des estanys Escondits, nous laissons l’itinéraire principal menant à l’estany Amaga pour remonter un couloir herbeux ou la dernière pente redoutable se dévoile. Après avoir traversé le pierrier, nous rejoignons donc cette pente très raide au début, s’adoucissant ensuite, pour prendre pied sur la crête S débonnaire du pic de Fonguera et son abrupt versant N. La suite ne pose aucun problème jusqu’au pui de Linya où se trouve une boîte métallique remplie de quelques carnets. La vue est jolie vers l’estany de Sant Maurici avec les deux Encantats à gauche. Alors que je n’étais venu que de rares fois, je commence à mieux cerner le massif d’Aïguetortes grâce à ces visites plus fréquentes.
Le début de la descente ne fait pas dans la dentelle : suivre d’abord la crête E/NE jusqu’à une croix métallique avant de rejoindre la pente herbeuse formant une combe évasée. L’obejctif est clair : la retenue d’eau bien visible au milieu de la forêt de pins. Nous restons dans cette combe modérément raide, où nous surprenons deux biches, jusqu’à trouver la piste avant laquelle le terrain plus boisé demeure tout de même bien praticable. Après la retenue, une piste avec de nombreux lacets qu’il est souvent possible de couper, descend jusqu’à la route à quelques centaines de mètres d’Espot, terminus. Quoi de mieux pour se requinquer qu’un sachet de cerises acheté à l’épicerie du coin ? Miam miam.