Belle et rude envolée sur de grands sommets à l’ombre de l’Ardiden d’un côté et du Vignemale de l’autre ; ce dernier, vu depuis le pic de la Sède, est grandiose et l’on aimerait que la descente de la crête de la Hourquette ne s’arrête jamais.
Date: 09/06/2017
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 28 km
Dénivelé positif : 2500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h15 pour le pic d’Estom Soubiran puis 3h30 pour le Petit Vignemale.
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : beau et nuageux à certains endroits : Vignemale accroché.
Difficultés : hors-sentier, couloir raide, crête aérienne.
Accès : la Fruitière (route fermée l’hiver, voir inforoute65)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
De la Fruitière, un excellent chemin longe le gave de Lutour et amène au refuge d’Estom sur les bords du lac d’Estom (1804 m) sans avoir l’impression d’avoir grimpé près de 500 mètres de dénivelé. Au fond de la vallée, le pic de Labas domine. Pour rejoindre le lac de Labas, premier d’une série de cinq, il y a plusieurs possibilités. La première consiste à suivre d’abord le sentier du col d’Araillé puis traverser sous les contreforts du pic de Labas. Le chemin est bon mais la présence de névés dans la traversée peut le rendre dangereux. Comme il y reste encore deux névés, nous optons pour l’ancien chemin indiqué sur la carte, plus raide mais plus vite déneigé. Le chemin suit la délimitation du parc national marquée par les symboles d’isards sur les rochers. Toutefois, nous tardons trop à traverser le torrent en furie et sommes dans l’impossibilité de le rejoindre. Nous poursuivons donc rive gauche en montant dans des banquettes assez pentues mais faciles jusqu’à retrouver le chemin.
Le sentier passe ensuite par le lac de Labas (2281 m), le lac des Oulettes d’Estom Soubiran (2360 m), le lac Couy (2445 m). Plus nous montons, plus la neige est présente et plus les lacs sont pris par les glaces. Après avoir croisé quelques marmottes et aperçu ce qui pourraient être des bouquetins, nous laissons le lac Glacé (2565 m) et le petit lac du Col (2650 m) en contrebas et arrivons au pied du pic d’Estom Soubiran. Le col des Gentianes est en vue, mais nous optons pour monter directement et sans difficulté au pic d’Estom Soubiran par la pente E. Au sommet, le Vignemale apparaît pour la première fois de la journée et ne nous quittera plus des yeux. Pour traverser le sommet et descendre vers le col d’Estom Soubiran (2686 m), il faut parcourir une vingtaine de mètres découpée en II max. sur un rocher franc. Ne pas se laisser impressionner par la sangle de rappel, c’est évitable côté E.
Après cette brève portion aérienne, nous descendons facilement sous la crête dans les névés jusqu’au col d’Estom Soubiran avant de remonter au pic de Labas (2946 m) en choisissant le meilleur terrain possible. Il ne semble pas y avoir de réelle sente mais l’itinéraire est évident. Alors que le ciel est bleu au dessus de l’Ardiden, le Vignemale est obstrué par les nuages. Le temps maussade tout proche nous fait hésiter à poursuivre vers le pic de la Sède. Après une bonne pause, nous descendons par le couloir NO (35°-40°) sur une neige idéale et arrivons dans le vallon de Labas. La météo n’ayant pas évolué, nous décidons donc de poursuivre vers le pic de la Sède. Pour cela, nous rejoignons le col de Labas (2719 m) et suivons la crête SO : d’abord facile, elle devient de plus en plus découpée et continue dans le II sur un granit excellent, un vrai plaisir ! Après une première pointe, la crête se poursuit jusqu’au sommet principal dont l’accès depuis la Hourquette d’Ossoue est plus aisé. En effet, la crête devient rapidement plus facile et la descente face au Vignemale jusqu’à la Hourquette d’Ossoue (2734 m) est sublime.
Arrivés au col, nous décidons d’aller au petit Vignemale car Julien n’a jamais eu l’occasion d’y aller. Après plus de 2000 mètres de dénivelé, les jambes sont lourdes et les 300 mètres nous séparant du sommet paraissent bien longs ! Le Vignemale est toujours pris dans les nuages ce qui accentue l’austérité de la face nord ainsi que l’impression d’encaissement du couloir de Gaube. De retour à la Hourquette d’Ossoue, nous prenons le chemin bien enneigé menant au refuge des Oulettes de Gaube avant de bifurquer près d’un laquet (2435 m) en direction du col d’Araillé (2583 m), rapidement atteint. Nous profitons de la neige au fond du vallon pour perdre de l’altitude à bon train avant de retrouver le bon chemin menant au refuge. Après une bonne pause et une discussion sympathique avec la gardienne, nous nous engouffrons dans la longue vallée de Lutour pour rentrer à la Fruitière.