Sommets oubliés du Marcadau où il est peu probable de croiser quelqu’un. Le pic Ruben Pantet est facile d’accès et vaut la visite tandis que rejoindre le pic Arraillous est raide et délicat, contrastant avec la paisible vallée du Marcadau.

Date : 2020/08/01
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 26 km
Dénivelé positif : 1850 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h pour Ruben Pantet puis 1h30 supplémentaires pour le pic Arraillous.
Temps de descente : 2h30
Conditions et commentaires : beau puis quelques cumulus au-dessus d’une mer de nuages fluctuante.
Difficultés : hors-sentier raide, terrain très médiocre pour la brèche d’Arraillous puis crête découpée (II+).
Accès : pont d’Espagne (parking payant, 8€ en 2024)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

J’ai réussi durant cette sortie l’exploit de visiter deux fois le pic Ruben Pantet. Après ma première visite, je descends jusqu’à 2400 m pour entamer le contournement du pic Arraillous, descente pendant laquelle je casse un bâton. Malheur, je me rends compte que j’ai oublié l’appareil photo au sommet. Je ne fais pas la liste des jurons que j’ai prononcés ni le nombre de fois où j’ai prononcé le mot « Pu**** ». En tout cas, j’ai gagné une éprouvante remontée au sommet pour récupérer l’objet convoité. En réalité, la sortie a fait 29 km et 2300 m de dénivelé. Je n’ai pas fait apparaître ce supplément dans le bandeau récapitulatif en haut de la page.

La mer de nuages nous rattrape presque durant la montée au refuge Wallon, déjà bien connue. Le refuge est actuellement en travaux ce qui ne gâche cependant pas la vue vers la Grande Fache. Nous suivons la voie normale de la Grande Fache jusqu’au point 2263 m où je m’engouffre dans le petit vallon secondaire tandis que Lucille s’en va chercher un 3000 supplémentaire. Nous nous retrouverons au bord du torrent sous le refuge. Quelques brebis incrédules m’observent en train de chercher du terrain le moins médiocre possible. Je vise au maximum les rares zones herbeuses ou les parties compactes de granit. Petit à petit, l’antécime se rapproche et dans mon dos, le pic Arraillous fait peur à voir. Parvenu sur l’antécime, le sommet est alors tout proche. Bien qu’assez bouchée vers l’ouest, la vue est excellente et originale sur des sommets méconnus : la petite Fache est impressionnante, le pic de Bernat Barrau est sublimé par les lacs d’Opale au premier plan et la crête du pic Falisse au Grand pic d’Arratille donne envie.

Après ma deuxième visite au sommet pour récupérer l’appareil photo, je contourne longuement le pic Arraillous en restant le plus haut possible pour surplomber les barres rocheuses. J’avais repéré ce cheminement depuis le pic de Bernat Barrau l’année dernière. Un peu de gispet, un peu d’éboulis, puis je finis par arriver au niveau d’un vaste replat sous la brèche tant convoitée. La fatigue se fait sentir mais je décide tout de même de tenter ma chance avec une montée raide fastidieuse à la brèche qui s’atteint par une petite cheminée en mauvais rocher. La suite n’est guère inspirante. Quelques mètres au-dessus de la brèche puis j’emprunte une vire vers la gauche en mauvais terrain avant de trouver du terrain herbeux un peu plus confortable jusqu’à une première pointe et un petit cairn. La suite est une succession de gendarmes en meilleur rocher (II+ max.) jusqu’au sommet bicéphal. Je ne reste que sur le premier sommet laissant le deuxième pour la postérité car il est évident que je ne remettrai jamais les pieds ici.

Itinéraire approximatif pour le pic Arraillous vu depuis le tuc de Bassia

Même si Lucille doit commencer à se poser des questions, je prends tout mon temps pour revenir prudemment à la brèche après avoir bien vérifié que j’avais toutes mes affaires avec moi. La descente jusqu’au petit lac d’Opale est un pur bijou pour celui ou celle aimant les éboulis en tout genre, casse-gueule et instable. Pour les autres, c’est très pénible. Ouf, je suis de retour sur le sentier et retrouve Lucille à l’endroit prévu qui n’avait pas reçu mes SMS lui indiquant mes (més)aventures. Je me souviens que le gardien du refuge Wallon m’avait dit que c’était « mieux que le périph' » lorsqu’il m’avait entendu me plaindre de la longue descente jusqu’au parking. C’est certain, mais c’était quand même bien long !