Découverte de ce secteur insolite entre Collarada et Ossau en raison des couleurs rougeâtres qui teintent bon nombre d’endroits, marques d’un passé vocalnique tumultueux et unique dans les Pyrénées.
Date : 2022/09/22
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 18 km
Dénivelé positif : 1400 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 1h30 jusqu’au pico de Anayet puis 1h45 jusqu’au pico Culivillas.
Temps de descente : 1h15
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : court passage exposé (II) et équipé d’une chaîne pour le pico de Anayet et montée très raide au pico Culivillas.
Accès : corral de las Mulas (route jusqu’à la station fermée hors-saison)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Flâner dans le secteur d’Anayet me semblait être un choix judicieux pour terminer ces trois jours à Panticosa : un dénivelé raisonnable, des paysages originaux et l’avantage également de m’avancer un peu sur la route vers la France. En effet, je démarre du parking bordant la route, trois kilomètres sous le col du Pourtalet, versant espagnol. La barrière d’accès pour rejoindre les installations de la station d’Anayet est à moitié ouverte. Malgré le panneau « Interdit aux véhicules non autorisés », j’hésite un peu mais seuls des pick-ups et des engins de chantier empruntent la route donc je me ravise. Alors que le jour se lève à peine, je suis donc la route jusqu’à la station puis le sentier (balisage rouge et blanc) qui s’engouffre dans le premier barranco filant plein O. L’excellent sentier remonte l’étroit vallon jusqu’à déboucher sur le vaste plateau d’Anayet. À droite, ce sont le pic du Midi d’Ossau et le lac au premier-plan qui crèvent l’écran. Le pico de Anayet est très imposant avec des allures d’un Ossau en miniature. Les couleurs mêlant vertes pelouses et rochers rougeâtres sont particulièrement étonnantes. Quelques personnes ne n’y sont pas trompées et ont bivouaqué dans ce lieu somptueux !
Le sentier traverse le plateau pour monter au col d’Anayet (2414 m) entre le pico et le vertice d’Anayet. Une sente bien marquée contourne par deux fois le fil de la crête pour arriver au pied de la dalle rocheuse à franchir. Mesurant une quinzaine de mètres, cette dalle exposée (quelques pas de II) et au rocher un peu patiné est équipée d’une chaîne solide récemment installée. À la sortie, il faut emprunter un couloir facile en posant un peu les mains jusqu’au sommet. Deux personnes sont au sommet dont un aide-gardien du refuge de Respomuso qui est en congés pour 5 jours. Panorama somptueux ! Au sud, les sierras longilignes de la Tendeñera et de Partacua s’étendent de tout leur long avec comme tête d’affiche le pico de Escarra, pointe élancée très esthétique. Le massif de la Collarada est davantage circulaire avant une autre enfilade du pic d’Aspe vers le Visaurin. Au nord, vue dégagée du pic d’Anie au Mont Perdu avec l’Ossau et le Balaïtous que j’ai trouvés particulièrement élégants. Je reviens au col d’Anayet par le même itinéraire. Au niveau de la dalle, je rencontre deux espagnols, un père et son fils. Le fils hésite à se lancer puis finit par y aller sous les encouragements de son père qui est passé. Panique à bord, le jeune tétanise après quelques mètres et alors que je suis déjà un peu plus bas, j’entends que ça crie. Je rebrousse chemin pour aider mais il finit par retrouver le point de départ et je poursuis donc ma route vers le vertice d’Anayet (ou punta del Garmo) qui s’atteint facilement.
C’est parti pour jolie chevauchée de crête jusqu’à proximité du pico Royo, facile sauf à proximité du pico de Culivillas dont la montée demande un peu d’attention. Jusqu’au pico Arroyetas, il faut rester à proximité du fil pour un parcours roulant et gratifiant. Dans le vallon de Izas en contrebas, des centaines de brebis sont en train de circuler. Sur la crête, je rencontre une multitude de couleurs, cailloux et textures (je n’y connais rien). Entre le pico Arroyetas et le pico de Culivillas, tout se déroule versant S. Pour la descente, en raison du fil de la crête un peu chaotique, il est préférable de longer versant S dans des pentes raides de gispet. Pour la montée au sommet, il n’est pas nécessaire de rejoindre le collet 2373 car il faut enrouler un peu plus bas en suivant des sentes de brebis pour remonter ensuite droit vers le sommet dans des pentes raides de gispet, un peu exposées et demandant de poser un peu les mains. Le sommet semble être un sacré repaire à vautours ! Vue somptueuse vers le plateau d’Anayet, le ruisseau qui y serpente et l’Ossau au loin. En évitant un ressaut calcaire par le S (cairns), la descente jusqu’au col suivant est facile. Il faut veiller à bien aller au point bas de la crête plutôt que de se laisser tenter par un ou deux couloirs croulant qui le précèdent. Après avoir discuté (ou plutôt baragouiné) avec un montagnard espagnol, j’entame la descente qui n’est pas la partie la plus intéressante de la journée. Loin de là. En effet, après être passé à proximité d’un mignon petit étang, je rejoins rapidement les pistes qu’il faut suivre jusqu’à la station avant les deux kilomètres de route jusqu’au parking.