Rude itinéraire pour parcourir les deux vallons encaissés dominant Bielsa et faisant face à la large vallée de Pineta. De longs passages en forêt dans une lourdeur inattendue pour une fin avril.
Date : 2023/04/29
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 23 km
Dénivelé positif : 1900 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h45 pour le pico la Parda.
Temps de descente : 1h45
Conditions et commentaires : beau, lourd, se chargeant progressivement.
Difficultés : aucune.
Accès : Bielsa
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Voici quelques temps que j’avais repéré cette boucle sur les hauteurs de Bielsa grâce à la carte OpenStreetMap. Avec cette météo incertaine et le souhait de ne pas faire trop de route (depuis la Barousse), il était temps d’y aller faire un tour. Depuis le camping de Bielsa, le chemin de l’ibon del Cau n’est pas si simple à retrouver. Je parle bien du chemin rive droite, indiqué sur la carte IGN ES et non de la piste carrossable rive gauche. Pour le rejoindre, il faut suivre la piste puis le chemin qui remonte vers Bielsa, le long du rio Cinca. Juste après être passé sous la route principale, traverser cette grande route puis trouver en face le départ du chemin (panneau peu visible) à côté d’un portillon vert. Dans les effluves de genêts et chèvrefeuilles en fleur, il s’éloigne rapidement de la route avant de s’enfoncer définitivement dans le vallon après un dernier regard surplombant vers le camping de Bielsa. C’est parti pour plusieurs heures de tranquillité.
Nous suivons cet excellent chemin, ponctué de quelques petites descentes, jusqu’à la bifurcation de l’ibon del Cau après laquelle nous entamons une session de jardinage. Normalement, le chemin indiqué sur OpenStreetMap reste à proximité du torrent, dans le barranco de Barleto. Une bonne trace et quelques cairns restent à proximité du cours d’eau. Puis, nous suivons le sentier qui fait une grande épingle vers la gauche et monte rudement en s’éloignant du barranco, pour retrouver… le chemin balisé de l’ibon del Cau. Nous revenons sur nos pas jusqu’au torrent. Après une tentative infructueuse en montant dans la raide forêt rive gauche pour rejoindre un hypothétique sentier (il aurait fallu monter davantage), nous nous résignons à rester rive droite en remontant laborieusement la forêt de pins. Heureusement, celle-ci n’est pas trop encombrée. Après une succession de montées raides puis de traversées en gardant toujours le torrent comme point de repère, nous dérangeons plusieurs sangliers et finissons par nous extirper de cette forêt au moment où le barranco s’oriente soudainement vers le NE. Nous découvrons la présence d’un sentier très bien marqué sortant de la forêt rive gauche. Où aurait-il été possible de le rejoindre ? À la bifurcation de l’ibon del Cau, il est probable que nous nous soyons engagés trop rapidement dans le barranco au lieu de remonter rive gauche. Rive droite, rive gauche, c’est à en perdre son latin.
Fatigués et transpirants, nous passons à proximité du spartiate refuge de Barleto avec une dernière large épingle pour rejoindre la croupe herbeuse, issue de la crête S de la punta Suelza. Au loin, un couple est justement en train d’y monter. Sans descendre au refuge de Pardinas, nous traversons l’ensemble du versant en essayant de perdre le moins d’altitude possible jusqu’au petit cirque sous le cuello Verdemené. Nous faisons un crochet rapide par l’insignifiante tozal del Misal, peu individualisée et à l’ombre de la punta Suelza avant de revenir sur nos pas pour faire une bonne pause au sommet du pico la Parda. Belle vue sur les massifs du Mont Perdu, du Cotiella, des Posets (toujours magnétique) et du Schrader. Vers le N, c’est masqué par la punta Suelza. Non loin, quelques coups de feu nous font sursauter et contrairement aux prévisions, le ciel se charge plutôt lentement.
La descente sera plus fluide mais longue : une dizaine de kilomètres. Par la raide crête S, nous allons au collado de Pardinas (2261 m) avant de suivre un chemin à flanc qui descend progressivement jusqu’à la piste du collado de la Cruz de Guardia. Sans rejoindre le col derrière lequel dépasse fièrement la peña las Once, nous suivons une ancienne piste jusqu’au plan Vidal puis retrouvons le sentier en zigzaguant brièvement entre les genévriers. Ensuite, le chemin est excellent alternant entre descentes franches et oscillations. La fin de la sortie est ponctuée par une baignade dans le rio Cinca.