Aucune information trouvée concernant la pointe sud des Agudes, un bon prétexte pour aller faire un tour dans ce secteur que je ne connaissais pas, sauf grâce aux topos et récits des sorties à ski de randonnée vers le pic d’Ardiden.
Date : 2022/06/16
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 19 km
Dénivelé positif : 2000 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h pour la pointe S des Agudes, 4h pour Soum des Agudes et 4h45 pour le soum de Bat Houradade
Temps de descente : 1h45 en passant par l’aiguille de Lahazère
Conditions et commentaires : beau, très chaud avec voile de chaleur.
Difficultés : aucune pour les lacs, pentes raides pour les sommets, passages exposés et II+ pour ma traversée à la pointe Sud des Agudes.
Accès : granges d’Aynis (peu de places)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
En cette période caniculaire, je m’en vais chercher un peu de fraîcheur en altitude même s’il a fallu que je gère mon eau car je me suis rapidement retrouvé au-dessus des lacs sur les crêtes. À cause du voile de chaleur et des particules de sable, la luminosité est malheureusement très médiocre. Le chemin qui monte tranquillement par ressaut au lac Lagues et sa cabane (2035 m) est excellent. Puis, il devient un peu plus caillouteux et raide jusqu’au lac Cantet. Ce dernier introduit un charmant petit enchaînement avec le lac Herrat, le lac Casdabat et le lac Grand au milieu de cet environnement minéral où la crête entre la pourtère de Henna et la pourtère de l’Homme est particulièrement découpée.
La pointe sud des Agudes est difficile à déterminer précisément depuis le lac Grand d’Ardiden. Au sud du soum des Agudes, la crête s’abaisse un peu sous 2700 m avec une succession d’aiguilles avant de remonter au-dessus de 2700 m. Trois pointes principales se succèdent et bien évidemment, aucune n’a de cairn sommital : la pointe sud des Agudes est l’une des deux plus au nord, puisque la dernière, plus proche de l’Ardiden, semble dépasser les 2800 m. Après cette dernière, la crête plonge et devient découpée. Néanmoins, il semble possible d’éviter les difficultés versant W dans du terrain à isards raide et exposé (à confirmer) pour rejoindre la crête facile où on laisse traditionnellement les skis pour aller sommet de l’Ardiden.
J’ai effectué la traversée de la pointe Sud des Agudes du nord vers le sud. Je n’avais pas en tête d’aller jusqu’au dernier sommet. Sinon, ayant pour objectif de visiter ensuite le soum des Agudes, il aurait été plus logique de faire le trajet dans l’autre sens. Pour atteindre la première pointe, reconnaissable par sa croupe bien marquée descendant vers le lac d’Ardiden, contourner celui-ci par le sud puis monter dans des pentes raides herbeuses jusqu’à un pierrier qui borde ce petit cirque. Une vire herbeuse évidente monte facilement à une brèche puis il faut redescendre quelques mètres versant E dans du terrain facile en posant un peu les mains, pour poursuivre facilement jusqu’au sommet (point 2747 m sur la carte IGN ? Altimètre de la montre pas d’accord).
Du premier sommet, il est possible de descendre assez bas versant W (raide) pour traverser un couloir et rejoindre du terrain rocheux facile jusqu’au sommet suivant. Tentative avortée après n’être pas descendu assez bas et avoir rejoint le couloir au-dessus d’un empilement de blocs coincés qui ne semblaient pas si coincés. Retour à la brèche par le même itinéraire pour monter dans les rochers versant E (le fil au départ de la brèche est surplombant) et bifurquer immédiatement dans une dalle fracturée (exposée) pour rejoindre le fil brièvement aérien puis facile jusqu’au second sommet. Un couloir très étroit sur le haut aboutit juste avant et représente donc un accès hivernal potentiel. Un autre, plus large et moins raide, débouche juste après entre le second et le troisième sommet. Entre les deux, la crête est facile.
Du troisième sommet, je descends versant E en diagonale dans une pente raide d’herbe et de rocher puis suivre un des petits couloirs à l’ombre du grand gendarme pour revenir enfin sur le pierrier et ses névés bienvenus où l’Ardiden est à portée de mains. La journée n’est pas terminée puis j’ai prévu d’aller voir ses voisins. Je reviens à l’aplomb du premier sommet puis longe le lac Grand par des pentes herbeuses raides mais faciles. Je prends progressivement de l’altitude pour rejoindre la crête et j’atteins le sommet en suivant majoritairement le fil. Je prends une bonne pause car il fait chaud, j’ai peu bu et j’accuse un peu le coup. Belle vue vers la vallée du Lutour ainsi que le secteur du Vignemale.
Sitôt après le soum des Agudes, descendre un peu versant Lutour pour éviter deux gendarmes puis revenir sur la crête constituée de gros blocs. Je suis cette crête facile jusqu’au point bas avant de passer à nouveau versant Lutour car la crête S du soum de Bat Houradade est bien trop compliquée. Contrairement au topo que j’ai utilisé, il y a d’après moi trois branches qui montent vers le sommet. La branche de gauche citée dans le topo est la branche centrale : c’est celle qu’il faut remonter jusqu’à un bloc coincé caractéristique non visible du bas. De mon côté, j’ai aperçu un bloc coincé plus à l’ouest et me suis donc dirigé vers le couloir tout à gauche : ce n’était pas difficile mais probablement plus long et plus chiant pour atteindre le sommet.
Depuis le début de la crapahute sur les crêtes, plusieurs couloirs versant Lutour (W) donnent envie en choisissant évidemment celui (ceux) qui débouche(nt) correctement en bas. De retour sur la crête en descendant par la branche centrale, je me dirige vers la croupe entre la pointe Nord des Agudes et l’aiguille de Lahazère qui semble inaccessible durant le début de la montée. Alors que j’avais prévu de la garder pour une prochaine visite, j’aperçois deux personnes en train de monter au sommet et décide donc de les rejoindre. La montée est raide sur le haut, nécessitant de poser un peu les mains, mais avec des cairns aux endroits stratégiques. Belle vue plongeante sur le lac de Lahazère et sa jolie couleur turquoise. Je retrouve le sentier des lacs pour la suite de la descente. Tandis qu’un randonneur se baigne au lac Cantet, je retrouve progressivement la chaleur caniculaire qui atteint son apogée dans les pelouses sous le lac Lagues. De retour au parking, je plains deux femmes qui entament la montée chargées comme des mules. Puis, je n’ai aucun mal à rentrer entièrement dans le torrent un peu plus bas sur la piste.