À l’occasion d’un nouveau séjour grimpe à Targasonne, itinéraire pour découvrir un nouveau coin des Pyrénées-Orientales où je ne vais pas assez : direction le secteur du Puigmal pour un joli tour (venté) par les crêtes.
Date : 2024/04/21
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 26 km
Dénivelé positif : 1900 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h05 pour le Puigmal d’Err.
Temps de descente : 2h20
Conditions et commentaires : beau, très venté au-dessus de 2500 m.
Difficultés : aucune.
Accès : Cotzé (lieu-dit sur la route de la station de Puigmal, route fermée au-delà)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
En bons novices de la région, nous suivons le GPS qui nous suggère la direction du village d’Err. Or, la petit route récemment refaite menant à la station est barrée dès le début, nous obligeant à nous rabattre sur la route principale. Deuxième découverte qui n’est pas plus mal pour la tranquilité des lieux : il faut se garer à Cotzé, alors que la carte indique des parkings un peu plus hauts. De Cotzé, nous rejoignons donc la serra de l’Artiga par une piste de ski puis sous un télésiège. C’est une large crête débonnaire où il reste des aménagements pour la station définitivement fermée. Nous la suivons jusqu’au pic de Duraneu (ou pic de Credells) où arrivent plusieurs téléskis. Le vent commence déjà à faire des siennes et nous ne pouvons pas nous attarder sur ce sommet totalement à découvert. Sans rejoindre la tossa del Pas dels Lladres, nous coupons vers le S pour aller au puig de Dòrria par le coll de Queralbs (2531 m). Vue dégagée, notamment vers le S, où le massif de Montserrat est bien visible. Depuis le début de la journée, la serra del Cadí est omniprésente à l’E avec ces versants N encore enneigés abritant de nombreux couloirs.
Depuis le puig de Dòrria, nous démarrons un périple de plusieurs kilomètres de crêtes marqué par les violentes rafales de vent. Après la tossa del Pas dels Lladres où nous passons à proximité d’un téléski pour la dernière fois de la journée, un bon sentier balisé reste à proximité de la crête. À l’approche du Puigmal d’Err, il fait un crochet par le versant N où subsistent de maigres névés pour revenir sur la crête frontalière quelques mètres sous le sommet. À cet endroit, les rafales de vent sont infernales et le regard du montagnard espagnol avec qui nous partageons la montée en dit long. Je tourne la tête et mes lunettes de soleil sont littéralement arrachées et s’envolent vers une autre vie. Elles sont irrécupérables et probablement éclatées des centaines de mètres en dessous…
Plusieurs groupes arrivent par le versant espagnol. La vue est immense et mériterait une longue pause. Cependant, à cause du vent, nous ne pouvons pas rester plus de 30 secondes au sommet, orné d’une croix monumentale. Nous filons sur la large crête E avec l’objectif d’aller visiter la Cim de l’Ortigar en aller-retour. Le sommet est situé au point 2685 m sur la carte IGN espagnole mais semble plus logique à 2749 m sur la pointe plus importante qui la précède. Néanmoins, l’impression n’est peut-être pas la même depuis la station de Núria. Pour revenir sur la crête frontalière, nous évitons au maximum les oscillations du terrain et contournons le Puigmal d’Err par le N sans y repasser à nouveau moyennant quelques traversées délicates en neige dure. Pas vraiment une bonne idée. Le vent est moins important jusqu’au pic Petit de Segre accessible par un sentier agréable, l’occasion de réchauffer nos mains gelées malgré les gants. L’aller-retour au Puigmal de Segre est facile et rapide, toujours sur un bon sentier, tout comme la montée au Puigmal de Llo.
Plus bas, à l’approche du puig de Coma Dolça, le vent se calme enfin et nous pouvons nous découvrir et profiter d’une douceur bienvenue. Quel plaisir de retrouver enfin des conditions plus clémentes. Pour le retour, nous suivons la large crête NO du puig de Coma Dolça pour retrouver un sentier tout proche de la cabane de Matte. Après une traversée, il descend vers le refuge pastoral des Planes, ouvert mais sans aucun équipement et situé dans un joli cadre tout proche du torrent. Une piste mène à la route qu’il faut descendre sur quasiment deux kilomètres jusqu’au parking de Cotzé. Les mains sont encore sensibles à cause du froid et nous allons continuer à les malmener dès l’après-midi sur le granit rugueux de Targasonne.