Journée magnifique dans un environnement sauvage (canyons, murailles imposantes, isards …) à l’ombre du Mont Perdu, charismatique mais ultra fréquenté.
Date: 11/09/2016
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 19 km
Dénivelé positif : 2200 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h15 pour la punta de las Olas puis 1h45 pour le Baudrimont E.
Temps de descente : 2h15
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : terrain raide et parfois décomposé.
Accès : refuge de Pineta
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Démarrer alors qu’il ne fait encore jour a du bon. Non seulement il fait encore frais, mais surtout, l’obscurité nous empêche de voir le difficile moment qui nous attend : un mur de 1200 mètres en haut duquel se trouve le collado de Anisclo (2453 m), porte d’accès vers les sommets au programme du jour. Du refuge, le GR11 traverse le lit du rio à sec juste à côté du parking (petit panneau + cairns), il est facile à trouver. Puis, le chemin bien balisé en rouge et blanc serpente astucieusement : d’abord dans les bois avant d’en émerger progressivement, ce dernier est raide, entrecoupé de rares et courts replats reposants, et nécessite parfois de poser les mains.
Avec un petit sac léger, nous avons mal pour les trois jeunes que nous croisons équipés chacun lourdement. Nous avançons bien mais les isards aux alentours nous rappellent qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire. Nous atteignons le col en 1h45, soulagés de changer de perspective et de profiter d’une vue qui s’ouvre enfin.
Pour rejoindre la Punta de las Olas qui se dresse devant nous, nous partons vers l’ouest sur de douces pentes herbeuses avant de s’élever dans des éboulis en veillant à rester au plus près des grandes falaises dominant les lieux. L’itinéraire trace un arc de cercle sous ces parois avant de rejoindre une sente bien marquée qui débouche à un collet tout proche du sommet. Les éboulis sont fastidieux mais cette portion qui paraissait très raide de loin se révèle finalement moins rébarbative que pressenti.
Les canyons d’Ordesa sont partiellement cachés par des nuages, dommage. Sans perdre d’altitude, nous nous dirigeons vers un vaste plateau entre Soum de Ramond et Baudrimont SE et atteignons ce dernier par une sente qui passe sous la crête. Retour par le même chemin sur le plateau où nous faisons le plein d’eau dans un ruisseau de fonte. Tandis qu’un groupe se fourvoie et emprunte un couloir débouchant légèrement à gauche du sommet, nous suivons une sente cairnée aboutissant sur la crête à droite du sommet. La vue est vaste et majestueuse. Il y a foule au sommet du Mont Perdu. A l’ombre des 3000 du massif, les pics de Tuquerouye et de Pinède ont vraiment fière allure. Plus loin, la Munia fait face au pic Long, et le Schrader aux Posets.
Nous descendons en suivant la sente de montée avant de bifurquer en direction du Baudrimont NO à proximité duquel nous rentrons dans une nappe de nuages. La crête du dernier sommet de la journée est courte et facile mais assez aérienne. Les nuages ne laissent entrevoir que le vallon entre les deux Baudrimont à l’ombre des grandes parois qui l’entourent. A la descente de la crête, c’est une première pour ma part : un spectre de Broken. Nous contournons par le nord le Baudrimont NO (cairns) et restons au plus près de ses parois. Tellement près qu’au lieu de descendre facilement dans les éboulis jusqu’à la terrasse Bellevue (2700 m), nous restons sur des vires le long des parois jusqu’à arriver dans la barre rocheuse qui clos le vallon entre les deux Baudrimont. Réputé infranchissable, y aurait-il un cheminement possible ? En effet, sans l’aborder depuis le haut, nous sommes descendus ensuite facilement de notre point jusqu’à la terrasse.
A la terrasse, rejoindre le bord des falaises qui la dominent pour suivre avec attention des vires menant aux grandes pentes d’éboulis où nous avons la chance d’observer un couple de gypaëtes et une vingtaine d’isards. Par un sentier en écharpe qui contourne une épaule descendant de la Punta de las Olas, le sentier ramène ensuite au collado de Anisclo annonçant la rude descente de 1200 mètres. Une fois terminé vient la réflexion habituelle : « dire qu’on a monté tout ça ! ».