Boucle abordable et très esthétique offrant de belles perspectives sur le massif de Gavarnie. Le passage de la hourquette de Pailla et la descente en neige de cinéma sous les parois imposantes des pics d’Astazou sera assurément un grand moment de cette saison.

Un apprentissage de cette journée : l’hiver, il est possible de se garer sur les parkings au milieu du village de Gavarnie et même au départ du chemin du refuge des Espuguettes. Pensant que la circulation est réglementée toute l’année, nous nous garons au parking estival. Ce départ nous oblige à marcher jusqu’au départ du chemin. Nous chaussons ensuite les skis pour une courte durée. Rapidement, les racines, cailloux et parties déneigées nous forcent à porter. Je ne m’attendais pas à pouvoir y descendre mais pensais au moins pouvoir monter skis aux pieds ! Nous chaussons définitivement peu avant la sortie de la forêt. Finalement, il aurait été plus agréable de partir en baskets pour porter tranquillement à la montée comme à la descente. C’est toujours un enchantement de sortir de la forêt à proximité de la cabane de Pailla. Le couloir d’Astazou aimante toujours autant le regard… Pour cette année enfin ?

Comme les pentes de l’itinéraire du refuge des Espuguettes sont majoritairement déneigées, nous décidons de monter à la hourquette d’Alans par le fond du vallon puis en passant sous les contreforts du pic Rouge de Pailla. Après avoir suivi brièvement une vieille trace de montée, nous brassons un peu (cette zone reste à l’ombre toute la journée) et zigzaguons pour monter au mieux entre ressauts et secteurs déneigés. Après une zone pelée en neige dure, nous réalisons une longue traversée pour retrouver la trace de montée en provenance du refuge. Nous avions évoqué une sortie au Piméné avec Julien, il va falloir qu’il reneige ! Les 50 derniers mètres avant la hourquette d’Alans (2430 m) sont un peu plus raides et nous déchaussons pour éviter la dernière conversion en neige glacée. Nous retrouvons le soleil et une grande douceur face au cirque d’Estaubé.

Au lieu de descendre en traversant pour ne pas perdre d’altitude, nous ne résistons pas à la tentation de ces jolies pentes et filons tout droit dans une neige excellente jusqu’à un replat. C’est un lieu idyllique pour repeauter ! Nous partons vers le S en direction du glacier d’Astazou. Il faut laisser la combe menant au couloir d’accès du pic Rouge de Pailla pour se rapprocher au plus près des parois verticales et austères du Grand Astazou. Après un court verrou où nous déchaussons sur quelques mètres, nous rejoignons une combe cachée et intégralement à l’ombre qui monte tranquillement vers la hourquette de Pailla (2617 m) où nous retrouvons les 3 « spliteurs » croisés plus tôt à la cabane de Pailla. La descente jusqu’à la cabane est superbe, dans un cadre grandiose ! Néanmoins, après une première partie sans requins, la seconde moitié est plus bien délicate et oblige à skier sur des oeufs car les cailloux sont proches. C’est vraiment frustrant car le potentiel était incroyable. C’est la première sortie avec mes nouveaux skis et j’ai mal pour eux mais une fois en bas, l’état des lieux est plutôt positif.