Peu difficile, la traversée des Besiberri est une esthétique chevauchée pendant plusieurs heures à près de 3000 mètres d’altitude qui sait souligner la beauté sauvage du massif.
Date: 09/07/2016
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 15 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 3h45 jusqu’au Besiberri N puis 3h45 jusqu’à la punta Passet.
Temps de descente : 2h30
Conditions et commentaires : beau et chaud.
Difficultés : escalade côtée AD- en rocher assez bon.
Accès : barrage de Cavallers (parking sous le barrage, accès réglementé en cas de forrte affluence : stationnement à Caldes de Boi dans ce cas)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Après une nuit à l’arrière confortable de la « Tepee Mobile », nous démarrons en même temps que plusieurs groupes, alors que le jour se lève à peine sur les eaux calmes du grand lac de Cavallers. Le sac est assez lourd (corde, baudrier, crampons) et donnerait presque envie de s’arrêter grimper sur les quelques sites de couennes que nous longeons. Peu après l’extrémité du lac, nous laissons le chemin se dirigeant vers le refuge Ventosa i Calvell pour prendre une sente partant sur la gauche dans une entaille. Montant raidement le long du torrent, le chemin le traverse ensuite pour atteindre finalement le lac de Malavesina (2500 mètres, bivouac possible) où la neige est encore bien présente.
Nous le contournons par la droite pour monter dans une raide ravine mi-gispet mi-éboulis (cairns) dans l’axe de la brèche Peyta (2760 m). Bien avant d’atteindre celle-ci, nous traversons éboulis et névés pour prendre pied à la base du Besiberri Nord désormais bien visible. La cotation PD+ de la petite face rocheuse du BN est justifiée. Plusieurs cheminements sont possibles : ce n’est normalement jamais difficile en suivant les cairns mais parfois exposée. Nous concernant, nous sommes passés notamment dans un petit dièdre où il y avait un piton. Au sommet, panorama fantastique et aperçu du long morceau de crête qui nous attend et que nous ne tardons pas à entamer.
La première partie de la crête est la plus belle : sur le fil (II, III) ou en contrebas, rejoindre une brèche par un rappel de 10 mètres environ, une traversée derrière une large écaille puis un deuxième rappel d’une dizaine de mètres. Désescalader semble possible sur les deux rappels mais quitte à avoir amené la corde, autant s’en servir ! Dernière phrase contradictoire puisque nous l’avons rangé pour franchir le mur d’après (III+) pourtant pourvu d’un piton. C’est néanmoins très court et ça passe sans problèmes. Après ce « crux », nous poursuivons au plus près du fil (II, III) jusqu’aux sommets centraux : le pic Simo et le pic Jolis désormais côtés sous la barre des 3000 mètres alors qu’ils faisaient initialement parti de la liste des 129 principaux de John Buyse. Une courte marche conduit au pas de Trescazes (2909 m) au pied du Besiberri Sud. Il est possible de continuer sur le fil mais je n’ai pas trop d’informations sur la crête. Nous suivons donc la voie normale des topos : nous traversons une grande pente neigeuse sous le sommet avant de remonter un couloir qui nous semble amical mais dépourvu de cairns. Une fois sur la crête Est, la montée au Besiberri Sud est évidente.
Nous revenons sur nos pas et poursuivons dans un terrain similaire évident jusqu’au pic de Comaloforno qui jouit d’un panorama admirable ! C’est une grande satisfaction d’avoir enfin réalisé cette traversée. Après un aller-retour rapide à la pointe Passet nous descendons avec prudence dans un terrain croulant sous le pic de Comalforno avant de profiter de la neige jusqu’à l’estany Gelat de Comaloforno. Enfin, un raide sentier nous conduit 1000 mètres plus bas au lac de Cavallers où nous arrivons assoiffé mais heureux d’avoir terminé et de pouvoir se rafraîchir dans le torrent quelques centaines de mètres en contrebas.