Après une remise en jambes progressive dans la grisaille sur les sommets habituels du piémont (Picou, pic du Gar & co), je profite de ce beau samedi ensoleillé pour parcourir ces versants déneigés menant à ces très jolis belvédères.
Date : 2023/03/25
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 26 km
Dénivelé positif : 1800 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h pour le tuc de Samont, 3h au total pour le tuc d’Arenho
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau, légèrement voilé.
Difficultés : aucune.
Accès : Vilac
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Il y a un mois déjà, de passage à Vielha, j’avais remarqué que ces versants étaient bien secs. Puisqu’il n’a quasiment pas neigé depuis, c’est une bonne opportunité pour recommencer à profiter de la montagne à pied. Comme j’apprécie partager mes hésitations pour mémoire et car ça peut donner des idées supplémentaires, j’ai longtemps été partagé par une sortie exploratoire depuis le village de Laspaulès, situé sur le long col emprunté habituellement pour aller à Castejon de Sos puis à Bénasque. L’objectif aurait été d’aller visiter la crête du pico Gallinero (versant S et plus sexy que de partir depuis la station de Cerler) mais pas d’humeur à faire une si longue journée aussi bien à pied (au moins 30 kilomètres) qu’en voiture. Une prochaine fois. C’est donc depuis le charmant village de Vilac que je débute en empruntant la ruelle raide et étroite qui descend sous ce dernier. Je suis la route un instant avant qu’elle ne transforme en piste. Du pont routier qui enjambe le torrent, il aurait été possible d’emprunter directement un bon chemin que j’ai suivi au retour pour rejoindre directement la piste.
Rapidement, je quitte la piste dans un grand lacet (croix discrète sur un rocher bordant la piste) pour suivre un chemin qui s’enfonce dans la forêt. Très humide, il rejoint une autre piste. Même si c’est contre-intuitif sur le moment, il ne faut pas tourner à gauche et continuer à monter sur la piste puisque ce tronçon redescend ensuite vers Mont. Au contraire, prendre à droite pour une courte descente et suivre la piste qui s’élève dans de jolis et courts lacets dans un bel environnement intimiste et boisé. C’est désormais la fin des ambiguïtés : je la suis longuement jusqu’à ce qu’elle laisse place soudainement à un chemin qui monte rudement dans une gorge. À la sortie de la forêt, c’est plus traître car c’est toujours aussi raide mais l’impression est atténuée. La vue commence à se dégager, notamment vers les massifs de la Maladeta et du Luchonnais. En restant toujours rive gauche du torrent jallonné par deux belles cascades, je rejoins un plateau au centre duquel trônent une cabane en pierres, quelques ruines, et des enclots. À cet instant, la carte m’est utile pour situer le tuc de Samont : un sommet imposant sur la gauche induit en erreur. Le tuc de Samont est en fait la pointe la plus discrète au fond du vallon. Il faut remonter à vue ces longues pentes herbeuses où je traverse seulement quelques névés faciles. Par une dernière pente un peu plus raide, j’atteins facilement le sommet qui offre une vue grandiose et dégagée des sommets du Couserans, dont le Maubermé toujours aussi élégant, jusqu’au pic de Midi de Bigorre. Entre les deux : sommets acérés d’Aiguetortes, massifs de la Maladeta, du Luchonnais, du Néouvielle…
Avec un caillou en guise de piolet (sic), je suis la crête facile mais parfois en neige dure jusqu’au tuc de Nere, aux allures de pointe élancée depuis son voisin. Le début de la crête pour descendre au large col de Salient (2334 m) est un peu étroit puis ce sont de grandes pentes faciles jusqu’au point bas. En ce début de saison, la remontée de 200 mètres jusqu’au tuc de Pincèla fait mal aux jambes ! J’aurais été moins surpris de croiser un ours qu’un skieur aujourd’hui. Pourtant, c’est bel et bien un spécimen à spatules que j’aperçois au col. Quelle abnégation au regard du ratio ski / portage ! Après un passage par le tuc d’Arenho où je dérange quelques isards, j’entame le retour par la crête N du tuc d’Arenho. C’est une longue descente qui m’attend jusqu’à Vilac, au moins 10 kilomètres. La première partie est superbe sur une sente facile face aux innombrables sommets espagnols. Suivre le chemin principal jusqu’à une zone jonchée de barrières métalliques, aux allures de paravalanches. Mais à quoi peuvent-elles bien servir à cet endroit ?
En théorie, il faut suivre ensuite la piste jusqu’à Vilac. En pratique, après quelques hectomètres enneigés par intermittence, lorsque je parviens à proximité une grande antenne, la configuration permet de couper les nombreux lacets qui s’enchaînent. Juste après l’estanho de Vilac, un cairn en bordure de piste incite à s’engouffrer dans la forêt où je croise un cerf majestueux. Un sentier à peine marqué descend en lacets en coupant de temps à autre la piste. Tant que ça descend, je ne me pose pas vraiment de questions. Évidemment, ces sentiers ne sont pas présents sur les cartes. Enfin, je tombe sur un chemin, bien plus marqué, qui traverse jusqu’à retrouver la piste à proximité de Vilac.