Belle envolée au-dessus du cirque de Colomers sur des crêtes sauvages et peu fréquentés sauf au niveau des cols stratégiques du secteur. Le massif des Encantats dans toute sa variété et sa splendeur.
Date : 29/07/2019
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 26 km
Dénivelé positif : 1950 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h pour le Tuc del Port de Caldes puis 3h15 jusqu’au Creu de Colomers
Temps de descente : 2h30 en passant par le tuc de Podo
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : pas mal de crapahutes entre le premier sommet et le tuc de Podo : quelques passages aériens, un peu de II, du hors-sentier.
Accès : route des banhs de Tredòs (route fermée au parking d’Aiguamog durant l’hiver)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Après être venu aux Banhs de Tredos au printemps pour une jolie sortie vers le tuc Gran de Sendrosa (2703 m), ce sont des conditions estivales qui m’attendent aujourd’hui. Tout est encore calme et je rejoins rapidement le refuge de Colomers (2135 m) par la piste puis le court chemin. Je n’aurais pas été contre un taxi mais il est encore trop tôt. Je suis ensuite l’itinéraire du port de Caldes que je quitte dès que le sentier s’élève pour s’éloigner nettement du torrent. Je pénètre alors dans un vallon secondaire très peu parcouru jusqu’à un col évident bien marqué (2673 m). Après un aller retour facile au tuc del Port de Caldes (2783 m), magnifique vue sur les bassins lacustres du Montardo et des Besiberri, je poursuis la crête vers le S pour un nouvel aller-retour au pic de Travessani (2753 m). Le fil de la crête devient ensuite plus découpé. Je m’y lance : un passage aérien, un deuxième, puis une grosse brèche finit par me convaincre de longer la crête au N dans les éboulis pour traverser et monter plus directement vers le tuc de Lluça (2778 m)… Dire que la journée ne fait que commencer.
Du sommet, j’aperçois un binôme en train de continuer sur la crête. Je descends à mon tour jusqu’à une portion plus découpée qui m’amène au pic de la Tallada Llarga (2753 m). Belle vue centrale, le Creu de Colomers commence à me donner envie … Au port de Colomers, comme tout va bien, je décide de poursuivre mon périple dans ce cirque de Colomers en improvisant car je n’ai rien repérer. Je commence la montée vers le Creu de Colomers et entreprends un aller-retour à la tuqueta deth Port, un rognon rocheux qui précède le Creu de Colomers. Le début du ressaut est aérien en bon rocher puis c’est plus facile jusqu’à la pointe principale. Après une courte descente, je progresse dans les chaos rocheux du petit cirque N du Creu de Colomers. En montant, je réalise qu’il aurait été éventuellement envisageable (remarquez bien que je prends des pincettes) de descendre de la tuqueta deth Port par les raides pentes O. D’ailleurs, je me demande comment est la crête N du Creu de Colomers. J’ai l’impression que le binôme aperçu un peu plus tôt est passé par là car je les ai perdu de vue. Je reste raisonnable et reste sur ce qui me paraît le plus simple : rejoindre un collet rocheux à l’O du sommet. Je fais un rapide aller-retour au tuc del Collet de Contraix (2833 m) puis rejoins le Creu de Colomers (2895 m) : un passage en dalles plus impressionnant de loin que difficile puis des blocs jusqu’au sommet.
La descente au col suivant (2790 m) nécessite de poser les mains (un peu de II). Ce n’est pas l’envie qui manque mais je suis seul et décide d’être raisonnable : j’aurais bien continué au moins jusqu’au Gran Tuc de Colomers ! Au lieu de ça, j’enchaîne les pointements et peu avant le tuc Blanc, bascule dans le cirque de Colomers dans du mauvais terrain rocailleux. L’idée est d’aller visiter le tuc de Podo pour terminer la journée. Tant bien que mal, je retrouve peu à peu un peu de gispet pour traverser facilement jusqu’au collet (2678 m) au pied du tuc de Podo. Ce sommet isolé nécessite de poser les mains (un peu de II) : toujours pareil, si ça devient trop difficile, c’est que ce n’est pas le bon itinéraire. De retour au collet, je descends vers l’estanh Gelat (2589 m). Que ça fait du bien de retrouver un bon chemin après quelques heures dans du terrain exigeant et parfois instable. Je profite encore et encore de ce magnifique environnement : toutes ces arêtes, tous ces lacs. Je me sens en forme et vraiment heureux d’avoir pu sereinement enchaîner ces sommets.
Ces étangs, ces crêtes granitiques, ces pins et leurs effluves, il y a comme une magie qui flotte dans ce massif des Encantats et qui rend totalement accroc !