Réputé peu difficile, mais long et austère, ce couloir au nom intrigant est au coeur du Couserans : une très bonne raison d’aller s’y frotter. Après deux buts, l’un pour conditions tempétueuses et neige roulée abondante dans le couloir (voir ci-dessous) et l’autre pour cause de couloir trop sec (non décrit ici), la troisième tentative fut la bonne !
Date : 2021/02/26
Distance totale : 15 km
Dénivelé positif : 1600 m
Temps de montée : 3h
Temps de descente : 1h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : long couloir encaissé PD+ à 35/40° de moyenne.
Accès : parking de la Pucelle
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Contrairement aux deux fois précédentes, toutes les conditions semblent réunies : il va faire beau, et si l’enneigement est déficitaire, les coulées habituelles ont probablement comblé le bas du couloir. Direction le fond de la vallée d’Orle, terminus parking de la Pucelle, entièrement vide. Le bon sentier remonte tranquillement la vallée jusqu’aux abords de la cabane de la Hounta. La face E de la mail de Bulard reçoit ses premières rayons du soleil. En effet, le départ de la cheminée de Cornave est rempli de boulettes amenées par une coulée impressionnante. À se demander comment tout cela va fondre d’ici l’hiver prochain ! Je chausse les crampons à l’entrée du couloir puisque tout était sec jusque là. Les boulettes forment d’abord un bel escalier puis elles laissent place à de la neige dure et lisse. La progression est assez rapide. Même si le couloir n’est pas très raide, la perspective en me retournant est assez impressionnante car il est vraiment encaissé entouré de parois presque lugubres. Peu à peu, la neige se fait plus molle et je commence un peu à brasser. En haut, la sortie est visible et marquée par un petit pin qui ne semble jamais se rapprocher. Les cinquante dernières mètres sont déneigés, la terre y est aussi dure que la neige gelée. Enfin, après 1h15 de montée, je débouche enfin à la passade des Chèvres (2349 m) et découvrir une belle vue sur Mont Valier et les environs du port de Barlonguère.
Jusqu’au tuc du Pourtillou, la crête n’est pas cornichée. Toutefois, je me heurte à deux passages malcommodes à cause de la neige inconsistante sur le fil de la crête. Il n’est pas possible de passer à flanc et j’assure bien mes pas pour ne pas me faire piéger. Puis, la crête redevient facile jusqu’au sommet où quelques isards sont passés il y a peu. Quelques fines plaques de neige dure subsistent encore sur la crête nord, puis la pente s’adoucit. Pour l’instant, je garde les crampons car la sente sur le flanc O du cap de Raspe est encore partiellement enneigée. La suite de la descente est une balade buccolique : col de Part (1856 m), cabane du Clot du Lac (1826 m) puis le GR10 descend sans sourciller jusqu’à la cabane de Besset (1530 m) avant de tournicoter jusqu’au fond de la vallée d’Orle. Le parking est alors tout proche.
Date: 01/05/2016
Distance totale : 11 km
Dénivelé positif : 1000 (BUT) m
Temps de montée : 1h45 + 1h15
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : plafond bas et neigeux.
Difficultés : couloir PD+ à 40° de moyenne.
Accès : parking de la Pucelle
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Sauvage et profonde, la vallée d’Orle gagne d’autant plus en mystère lorsqu’une chute de neige a saupoudré les premières feuilles. Les paysages sont marqués d’une teinte inhabituelle : mélange de vert, de blanc et de gris bleuté agrémentant un silence seulement rompu par le bruit de nos pas sur la fine pellicule de neige. Après 500 mètres à peine, la journée est déjà pour moi réussie.
Suivre la direction du Port d’Orle (panneaux) et laisser d’un côté puis de l’autre, le GR10. Peu avant la cabane de Hounta (1480 m), nous traversons d’immenses dépôts d’avalanches venues s’écraser dans le ruisseau. Nous laissons l’accès à la cabane de Hounta sur notre droite et montons en direction de la cheminée sur une pente facile. Le saupoudrage a laissé place à une réelle couche de neige.
Au pied du couloir (1550 m), l’austérité est à son comble : le plafond nuageux est toujours autour de 2100 mètres. Très souvent, de grandes rafales descendent du couloir et soulèvent de grandes nappes de neige venant nous aveugler et recouvrir nos affaires posés sur le sol. C’est dans ces conditions que nous nous dépêchons de mettre les crampons pour s’engager dans le couloir. Au début, la surface est dure et agréable mais laisse peu à peu place à une couche de neige roulée de plus en plus épaisse, déplacée ici par le vent. Après une première hésitation, nous décidons finalement de faire demi-tour à mi-couloir. En effet, l’épaisseur augmentant, les crampons ne mordent plus sur le fond dur et la neige coule derrière nous comme du liquide.
Nous descendons facilement les 400 mètres de dénivelé parcourus dans le couloir et montons de l’autre côté du vallon pour visiter la cabane de Hounta et prendre une pause au chaud. Deux personnes ont passé la nuit dans ce lieu joliment rénové en 2012. Il y a trois matelas à l’étage offrant de la place pour 5 personnes environ.
Au retour, nous croisons une personne seule partant lui-aussi pour la cheminée. Nous l’informons des conditions et le quittons en nous demandant bien s’il arrivera en haut.