Parcours assez complexe des ces trois sommets granitiques et découpés. Le Pa de Sucre et la Punta d’Harlé ne possèdent pas d’accès facile et sont remarquables d’austérité lorsqu’on les observe depuis le col du lac de Mar par exemple.
Date : 2021/08/06
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 18 km
Dénivelé positif : 1800 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h45 pour Tumeneia. 5h au total pour la punta d’Harlé
Temps de descente : 3h
Conditions et commentaires : sommets accrochés puis beau avec vent assez frais.
Difficultés : de tout : pentes raides, éboulis, flair, passages exposés, petite escalade (II et III).
Accès : pont de Ressec (taxis depuis Arties de juin à septembre)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX
Surprise en arrivant la veille au soir à Arties : il faudra prendre le taxi le lendemain d’Arties jusqu’au bout de la piste et idem pour le retour. Cela permet au moins d’éviter la piste habituelle du début. La climatisation est tellement forte que les vitres ne doivent pas être loin de givrer. Montée classique au refuge de la Restanca, battu par les vents. Nous prenons la direction du lac de Mar avant de quitter le chemin principal au replat (2100 m environ). Quelques cairns indiquent la direction vers le S sur une petite sente qui monte vers la brèche NE de Tumeneia (2604m). Nous trouvons également un balisage rouge. Les sommets sont accrochés par les nuages qui circulent à vive allure et n’incitent pas à l’optimisme. Peu avant la brèche NE de Tumeneia, évidente et facile à reconnaître, nous partons vers l’O pour rejoindre une épaule bien visible sous le sommet du Tumeneia, qui est alors tout proche. Pour le rejoindre, nous gagnons la crête au SO du sommet par des rochers compacts (un peu de II, plusieurs passages possibles). La crête devient alors découpée avec plusieurs passages aériens (quelques pas de II+/III). Comme nous avons pris un petit brin de corde, nous nous équipons par précaution. Vue franchement bouchée au sommet, nous sommes dans les nuages même si le ciel bleu s’apprête à gagner la partie. Nous revenons sous le sommet par le même itinéraire pour continuer ce joli cheminement.
Pour aller au Pa de Sucre, nous longeons des pentes raides sous la crête. Le terrain est parfois un peu délicat. Après être redescendu un peu, il faut alors viser une brèche évidente à droite de la crête par une pente raide mais facile. Avec surprise, nous découvrons que nous ne sommes pas au bout de nos peines puisqu’un cirque désolé se dévoile. Nous avons alors en face de nous la brèche qu’il faut viser à l’ouest du sommet. Dans du terrain décomposé, en prenant garde aux chutes de pierres, nous rejoignons le point bas (quelques névés nous empêchent de couper) avant une rude remontée jusqu’à la brèche. Juste avant la brèche, un cairn stratégique indique le début des cheminées menant à la crête (II) qui se terminent par un petit ressaut en III+ à gauche ou II+ à droite. Nous repassons au soleil et constatons avec plaisir que le paysage s’est franchement dégagé. Dans un mélange d’herbe et de rochers, quelques cairns (plusieurs possibilités) indiquent les endroits clés, parfois un peu exposés, pour arriver au sommet. Panorama somptueux sur le secteur et ses nombreux lacs. La Punta d’Harlé nous tend les bras !
Nous revenons par le même itinéraire et repassons versant N pour aller à la brèche que nous avions presque atteinte précédemment. Nous franchissons cette brèche pour arriver au milieu de crêtes découpées et flèches imposantes. La vue sur le Besiberri N est somptueuse. Une corniche herbeuse permet de passer à nouveau versant S pour descendre jusqu’au coll d’Harlé. Cette descente mérite de l’attention avec beaucoup de désescalade et un peu de lecture pour savoir aller au plus facile. Trois personnes nous devancent dans la montée à la Punta d’Harlé. Nous longeons la crête dans du terrain varié où il faut souvent poser les mains avant d’atteindre la pente sommitale plus franche et continue. Nous la remontons avant de rejoindre l’antécime par une cheminée en bon rocher. Les trois personnes sont ici et n’ont pas souhaiter continuer. Ici, les blocs se font plus grands, certains sont même immenses. Même si la progression reste facile, l’atmosphère y est plus impressionnante. Nous arrivons à l’antécime et comprenons pourquoi ils ont fait demi-tour : le vrai sommet n’est pas tout proche ! Une crête esthétique (quelques pas de III selon le cheminement mais peu exposés) flanquée de belles flèches nous amène à la Punta d’Harlé qui est aussi un magnifique belvédère. Nous revenons par le même itinéraire jusqu’au coll d’Harlé. Juste avant de basculer versant lac de Mar, nous aidons les trois personnes qui sont hésitantes voire bloquées par une désescalade. En visant au maximum les bandes herbeuses et en restant le plus haut possible, nous arrivons quasiment au déversoir du lac de Mar après l’avoir longé sur toute sa longueur. À chaque oscillation, nous nous disons qu’une barre va nous bloquer le passage et puis non… ça passe toujours ! Joli coup !