Non loin de l’Ardiden, le pic Né est un sommet élancé, sans accès facile : un très bon prétexte pour une visite !

Date : 2024/08/08
Distance totale Distance et dénivelé indicatifs. Privilégier ces valeurs plutôt que celles indiquées le profil. : 14 km
Dénivelé positif : 1500 m
Temps de montée Pauses classiques incluses (photo, discussion, collation, manips à ski...) au contraire des longues interruptions (sommet, refuge, sieste...) : 2h20 pour le pic Né.
Temps de descente : 2h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : lecture, couloir raide et petite escalade pour le pic Né.
Accès : granges d’Aynis (peu de places)
Itinéraire Profil visible en cliquant en bas à gauche de la carte. Privilégier les valeurs ci-dessus plutôt que celles indiquées sur le profil. : GPX

Vers 8h du matin, le parking est encore bien vide, permettant de se garer au terminus de la piste. Après 4 jours de vélo de Bayonne jusqu’en Ariège, les jambes sont encore bien lourdes et tout kilomètre en moins est le bienvenu. Je suis le bon chemin des lacs d’Ardiden jusqu’au lac Lagues où se reflète l’aiguille de Lahazère. La mer de nuages s’étend dans la vallée. Alors que j’avais prévu de poursuivre jusqu’aux premiers lacs, je décide finalement de monter dans la combe entre la crête d’Astantau et l’aiguille de Lahazère. Le terrain est correct, alternant entre pierriers et zones herbeuses, pour rejoindre plus directement le lac de Pène (2417 m). Durant la montée, j’ai le sentiment que la brèche entre la tuque de Bat Houradade et le pic Né était accessible par ce versant mais je ne tente pas le coup. Du lac, repérer et remonter un couloir herbeux facile, légèrement à l’E de la tuque de Bat Houradade menant à des pentes plus douces sous le sommet.

Le cairn sommital du pic Né est bien visible. Par un court crochet versant E, la brèche entre les deux sommets se rejoint assez facilement. J’avais lu sur camptocamp, que la crête n’était pas praticable. Je me suis servi aussi du récit de dino et celui de Gilles qui avaient fait cette sortie ensemble (merci à vous !). Il est vrai que vu d’en bas, elle présente une section très découpée. Or, je ne peux pas m’empêcher d’aller voir si c’est évitable versant O pour éviter de descendre bas pour chercher le couloir. Il y a un passage : suivre la crête dans le terrain facile sous le fil. Au moment où la crête devient difficile, on vient buter sur un couloir. 30/40 m sous le fil, traverser l’espèce d’éperon au niveau d’une dalle (ça donne envie d’aller voir plus bas mais ça ne passe pas aussi facilement ensuite) à son point faible (fissure horizontale facile) et trouver un pin à crochets qui est un bon point de repère naturel. Ici, la descente est facile (petit pas de II non exposé dans un dièdre couché), on traverse facilement le couloir pour arriver directement en haut du couloir herbeux décrit dans le topo. J’ai passé le fameux mur en montant assez haut pour faire une traversée horizontale facile (II) mais un peu exposée. Attention, la trace GPS est seulement indicative, voir commentaire en bas de page.

Tuque de Bat Houradade au premier plan et pic d’Ardiden

La vue est plus intéressante que son voisin car le soum de Bat Houradade masque moins vers l’O. Ainsi, pics d’Enfer et Balaïtous sont visibles. De l’autre côté, le contrejour laisse apparaître les silhouettes du pic de Midi de Bigorre et du massif du Néouvielle au-dessus d’une mer de nuages qui se désagrège lentement. Pour descendre, je rejoins le couloir herbeux par le même itinéraire et le descends jusqu’à ce qu’il devienne plus confus. Ne pas chercher à partir sur la droite : le terrain est plus facile mais des barres empêchent ensuite de rejoindre la combe en contrebas. À l’inverse, rester dans l’axe où je désescalade quelques blocs avant de rejoindre une pente raide s’atténuant progressivement. J’observe une personne remontant vers une des brèches entre tuque et soum de Bat Houradade.

En restant suffisamment haut, la traversée jusqu’au col de Bat Houradade est herbeuse et pas si désagréable. Je fais un aller-retour facile à la pointe 2610, nommée Méchérin sur les anciennes (?) cartes. Puis, en passant par l’insignifiante tuque d’Arriou Né, je m’en vais prendre une bonne pause au soum d’Arriou Né qui est aussi un classique à ski depuis la station. Ce dernier complète bien la vue car la vallée du Lutour et le Vignemale se dévoilent. La carte IGN suggère que la descente par le lac de l’Espuguette est envisageable pour rejoindre le sentier des lacs d’Ardiden. Sur la première partie, je trouve une sente assez nette qui se perd ensuite quand les herbes deviennent plus hautes. En restant à gauche de l’entaille du torrent qui se dessine progressivement, et après quelques glissades contrôlées sur les feuilles sèches des asphodèles, j’arrive facilement sur le sentier vers le point 1826. Quelques groupes montent les lacs d’Ardiden dans la chaleur ; je suis toujours étonné de l’heure tardive choisie par certain(e)s.